Le développement énergétique fait partie de l'ADN des Québécois.

Le développement énergétique fait partie de l'ADN des Québécois.

C'est ce qu'a soutenu le premier ministre Jean Charest, lundi, en procédant à la mise en service officielle de la centrale hydroélectrique Péribonka, au nord du Lac Saint-Jean, en présence du président-directeur général d'Hydro-Québec, Thierry Vandal.

La nouvelle centrale, d'une puissance de 385 mégawatts, pourra alimenter jusqu'à 85 000 foyers.

Avec Eastmain-1-A (893 mégawatts), Péribonka compte parmi les plus importants chantiers d'Hydro-Québec des dernières années.

Sécurité énergétique et développement économique sont au coeur de la stratégie préconisée par Québec avec Péribonka, puis Eastmain-1-A, un projet de 5 G$ à la Baie James, et La Romaine, sur la Basse-Côte-Nord, a ajouté le premier ministre, qui visitait le chantier pour la troisième fois.

«Cela va changer littéralement la configuration du Québec en ouvrant tout ce territoire-là au développement», selon sa vision des choses.

«Cela fait partie de notre ADN. Cela fait partie de qui on est politiquement. Cela remonte à très loin. Cela remonte à Adélard Godbout, qui a fondé Hydro-Québec», a-t-il ajouté, en prenant la parole en plein coeur de la centrale, devant des dizaines de travailleurs et d'invités, avant d'appuyer sur le bouton qui allait faire vrombir les turbines.

En moyenne, la production d'énergie annuelle de Péribonka atteindra 2,2 térawattheures.

Les travaux de construction, qui ont nécessité des investissements de l'ordre de 1,5 G$, avaient été entrepris en 2004.

La mise en service des turbines se fera graduellement d'ici le printemps 2008, soit quelques mois avant les délais prévus.

La centrale hydroélectrique est située au confluent des rivières Péribonka et Manouane, où Alcan exploite déjà trois centrales.

Jusqu'à 1200 travailleurs ont été présents sur le site, durant la période de pointe, l'an dernier.

En guise de compensation, les Montagnais de Mashteuiash recevront d'Hydro-Québec un montant de 113 M$ en 55 ans, en vertu d'une entente signée en 2003.

Inquiets, les Montagnais, de même que le préfet de la MRC Maria-Chapdelaine, Gilbert Boulet, ont dit qu'ils espéraient en plus obtenir des redevances de l'énergie produite sur le site de leurs ancêtres.

Interrogé à ce sujet, le premier ministre est resté vague dans sa réponse.

«C'est avec un certain pincement au coeur que je participe aujourd'hui à cette cérémonie», a dit d'entrée de jeu le représentant de la communauté des Montagnais de Mashteuiash, Gilbert Dominique.

«Un site millénaire a été englouti pratiquement à jamais sous les eaux de ce nouveau réservoir», a-t-il commenté, en disant espérer que les ancêtres comprendraient le choix qui a été fait de cautionner le projet.

Dans l'ensemble, les retombées économiques régionales sont évaluées à plus de 500 M$.