Le géant américain de la distribution Wal-Mart (WMT) a annoncé vendredi un changement inattendu de patron, faisant grimper le responsable des activités internationales Mike Duke à la tête du groupe.

Le géant américain de la distribution Wal-Mart [[|ticker sym='WMT'|]] a annoncé vendredi un changement inattendu de patron, faisant grimper le responsable des activités internationales Mike Duke à la tête du groupe.

Au premier février, Wal-Mart tirera un trait sur presque une décennie sous la houlette de Lee Scott, qui conservera la fonction de président du comité exécutif du conseil d'administration.

Wal-Mart n'a pas précisé les raisons de ce changement soudain, annoncé une semaine après la publication de résultats trimestriels révélant une hausse de près de 10% du bénéfice net. Ses porte-parole restaient injoignables.

«Si le nom de Duke n'est pas surprenant, le timing l'est, car les changements de direction se font typiquement en début d'année fiscale», a relevé Wayne Hood, analyste de BMO Capital Markets.

Pour Frederic Dickson, analyste chez DA Davidson, il s'agit «d'une transition en ordre» pour le groupe.

Après une carrière de trente ans chez Wal-Mart, Lee Scott, directeur général depuis 2000, est remplacé par quelqu'un de son âge. À 58 ans, Mike Duke n'en est pas non plus à ses premières armes au sein du groupe, où il est entré en 1995.

Il a surtout gagné ses galons depuis 2005 dans le développement à l'international de l'emblème Wal-Mart, très typiquement américaine.

«Sous sa direction, l'activité internationale du groupe est devenu l'une des opérations à plus forte croissance de Wal-Mart avec plus de 3200 magasins et 620 000 associés dans 14 marchés, en dehors des États-Unis», met en valeur Wal-Mart.

Sur les neufs premiers mois de 2008, l'international a compté pour plus d'un quart des ventes du groupe, avec un chiffre d'affaires de 74 G$ US.

Avec un marché domestique en berne, même si le magasin à rabais résiste bien mieux que d'autres, Wal-Mart mise beaucoup sur ce dynamisme hors de ses frontières.

«Ce changement de direction intervient à un moment de force et de dynamisme pour Wal-Mart», a affirmé Rob Walton, président du conseil d'administration, cité dans le communiqué.

En effet, en pleine déroute du secteur de la distribution, Wal-Mart se plaît à se présenter comme un des rares gagnants de la crise économique, jouant sur ses prix bas pour attirer des consommateurs regardants.

Sur le troisième trimestre, le bénéfice net a augmenté de 9,8% à 3,14 G$ US. Chose rare en cette année boursière exceptionnellement mauvaise, le titre Wal-Mart est en hausse de plus de 10% depuis un an.

«Il semble naturel que Scott veuille s'arrêter au sommet, à l'âge de 59 ans. Il a été capable de naviguer avec succès à travers les périodes les plus difficiles de l'histoire du groupe», a estimé Wayne Hood.

Avec ses gigantesques marchés ouverts 24 heures sur 24, Wal-Mart a souvent véhiculé une mauvaise image d'entreprise, que Lee Scott a tenté de redresser en améliorant les conditions sociales de ses employés et en se tournant vers des initiatives écologiques.

La capacité de Wal-Mart à traverser la crise sans grands heurts semble lui donner l'occasion de sortir par la grande porte. «Il a essentiellement été tiré d'affaire par la récession, car l'action n'a jamais connu d'aussi bonnes performances lorsque le marché montait», a affirmé Jon Ogg, analyste du site 247wallst.com, qui juge que Wal-Mart aurait déjà dû remplacer Lee Scott depuis deux ans.