Premièrement une question: est-ce que Tessa Jowell, secrétaire d'État aux Jeux olympiques de Londres, n'a finalement dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas ?

Premièrement une question: est-ce que Tessa Jowell, secrétaire d'État aux Jeux olympiques de Londres, n'a finalement dit tout haut ce que tout le monde pense tout bas ?

Pour le savoir, petit retour en arrière. Lors d'un dîner cette semaine, la ministre anglaise a déclaré ceci: «Si nous avions su ce que nous savons maintenant, aurions-nous posé notre candidature pour les olympiques? Il est quasiment certain que non».

Phrase choc au Royaume-Uni, la secrétaire d'État a déjà dû se rétracter et préciser sa pensée. D'autres ministres ont également voulu tempérer la situation en affirmant que les JO allaient justement donner un coup de barre à l'économie anglaise en accumulant les investissements.

Mais les inquiétudes vont bon train au rythme de la crise financière qui touche lourdement le Royaume-Uni. Selon plusieurs observateurs, le pays va suivre les traces du monstre européen qui est officiellement en récession.

Mardi, l'Organisation de Coopération et de Développement Economiques (OCDE) a prédit une récession «technique» au Royaume-Uni en fin d'année. Le contexte n'est évidemment pas le meilleur pour délier les cordons de la bourse afin d'allonger pour la fiesta olympique de 2012.

L'économie anglaise est passablement amochée par la crise actuelle alors que les banques et les services financiers représentent 15% du PIB du Royaume-Uni.

Le resserrement du crédit, l'investissement de deniers publics pour résoudre la crise, la situation empire de jour en jour.

Additionné au contexte, le budget total de la présentation des JO est en train d'exploser. Lors du processus de sélection de la ville hôtesse, les officiels britanniques avaient indiqué que le budget n'allait pas dépasser les 2 milliards de livres (3,6 G$ CAN).

Mais la frugalité du départ s'est transformée au fil du temps. Maintenant, le chiffre est plutôt de 9,3 milliards de livres (16,9 G$ CAN).

Déjà les autorités anglaises ont indiqué que le village des athlètes allait être rapetissé passant de 4300 à 3000 appartements. Le centre des médias est lui aussi sur le respirateur artificiel et sa construction pourrait être abandonnée.

Selon les observateurs, les Anglais ne vont pas laisser en plan l'organisation des Jeux Olympiques. Mais plusieurs affirment déjà à la blague qu'il aurait mieux valu que la France remporte la mise.

Le colomnist du Guardian Alexander Chancellor demande même s'il n'est pas trop tard pour les donner aux Français qui avaient été finalistes lors de l'obtention des JO en 2005.

«Nous devrions couper dramatiquement dans nos dépenses en raison de la crise actuelle. Notre modèle devrait être les JO de Londres en 1948 qui avaient coûté 761 688 livres anglaises et qui avait rapporté 29 420 livres», écrit ironiquement le journaliste.