Le gouvernement fédéral devrait permettre aux institutions financières du pays de combattre à armes égales leurs concurrentes étrangères, qui bénéficient d'un «soutien musclé» de leurs gouvernements dans la crise financière actuelle, a estimé mercredi le Mouvement Desjardins.

Le gouvernement fédéral devrait permettre aux institutions financières du pays de combattre à armes égales leurs concurrentes étrangères, qui bénéficient d'un «soutien musclé» de leurs gouvernements dans la crise financière actuelle, a estimé mercredi le Mouvement Desjardins.

Dans un discours devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, mercredi midi, la présidente et chef de la direction de Desjardins, Monique Leroux, a demandé au gouvernement du Canada de ne pas désavantager les institutions financières du pays par rapport à leurs rivales d'ailleurs.

«Il faudra toujours veiller à ce que les plans de soutien très avantageux pour les institutions financières européennes et américaines n'aient pas pour conséquence de nuire à la compétitivité des institutions financières canadiennes, notamment en ce qui concerne l'accès aux marchés globaux et leurs coûts de capital et d'approvisionnement», a-t-elle déclaré devant un parterre de près d'un milliers de gens d'affaires, en priant le gouvernement canadien de «faire preuve d'une grande vigilance».

En point de presse à la suite de son discours, Mme Leroux s'est toutefois défendue de demander les mêmes avantages que ceux obtenus par des grandes banques étrangères en difficulté.

«Comme l'actualité évolue tous les jours, c'est de s'assurer que le gouvernement fédéral suive de près ce qui se passe dans le monde et qu'il trouve la bonne manière, pas nécessairement d'imiter les excès des autres, mais d'appuyer les institutions financières canadiennes de façon compétitive», a-t-elle précisé.

Elle a salué les mesures de soutien additionnelles annoncées par le fédéral, qui achètera d'ici la fin de l'année financière des blocs additionnels de prêts hypothécaires assurés à concurrence de 50 G$.

«Pour le moment, je crois que les mesures (...), bien franchement, font une réponse adéquate à la situation, a-t-elle ajouté. Maintenant, la situation peut évoluer.»

Elle a rappelé que le Canada demeurait dans une position enviable et que la dynamique de son économie lui permettrait de «mieux résister à la tempête».

«Alors que des banques américaines et européennes ont été sérieusement malmenées au cours des derniers mois, le système bancaire canadien n'a pas été touché aussi durement», a-t-elle assuré dans son allocution.

La première dirigeante féminine de la plus importante institution financière du Québec a toutefois reconnu que les huit derniers mois avaient été «exigeants».

Tout en rappelant le poids et l'influence économique de Desjardins dans tout le Québec, elle a fait valoir la «résilience» du modèle coopératif, éprouvé et prôné par Desjardins, comme piste de solution à la «refonte du capitalisme» réclamée par le président français Nicolas Sarkozy.

Ainsi, seule une entreprise sur deux survit plus de trois ans au Québec, par rapport à trois coopératives sur quatre, a indiqué Mme Leroux, citant des données du gouvernement du Québec.

De même, 4 coopératives sur 10 franchissent les 10 ans d'existence, par rapport à seulement 2 entreprises sur 10.