La banque mutualiste française Caisse d'Épargne a perdu «de l'ordre de 600 millions d'euros» (environ 960 M$ CAN) dans un «incident» boursier pendant la semaine du 6 octobre marquée par le krach.

La banque mutualiste française Caisse d'Épargne a perdu «de l'ordre de 600 millions d'euros» (environ 960 M$ CAN) dans un «incident» boursier pendant la semaine du 6 octobre marquée par le krach.

«L'incident» s'est produit au sein de la division «dérivés actions» dans le cadre des activités pour compte propre, par opposition aux activités pour le compte de clients, de la Caisse nationale des Caisses d'Épargne (CNCE), organe central du groupe mutualiste.

Il a été décelé «dans le cadre des procédures habituelles de contrôle», selon le communiqué.

Selon une source proche du dossier, l'équipe en charge des dérivés actions n'a «pas respecté» certaines limites en termes de montants investis sur ce marché en dépit des «instructions» qui leur avaient été données «compte tenu des conditions de marché».

La banque a été contrainte de «solder cette position» alors que les marchés étaient en pleine tourmente, a-t-on ajouté.

«Compte tenu de son niveau de fonds propres, plus de 20 milliards d'euros, et de son importante liquidité, cette perte n'affecte pas la solidité financière du groupe et n'a aucune conséquence sur la clientèle», assure la banque.

La ministre française de l'Économie, Christine Lagarde, «a été informée» de cette perte, a déclaré un porte-parole de Bercy, soulignant que «cela ne remet pas en cause la solidité de l'établissement.»

En juin 2008, la Caisse d'Épargne avait pris la décision de fermer progressivement d'ici le début 2009 son activité pour compte propre, jugée trop risquée, a-t-on précisé.

La perte est intervenue pendant la semaine où le groupe Caisse d'Épargne a annoncé son intention de se marier avec le groupe Banque Populaire pour former la deuxième banque française.

Le directeur financier de la CNCE devrait être limogé tandis que des sanctions ont déjà été prises contre l'équipe responsable de cet «incident», soit une «demi-douzaine» de personnes au total, a précisé la source proche du dossier.

Au début de 2008, une autre banque française, la Société Générale, avait subi une perte de 4,9 milliards d'euros imputée aux agissements d'un de ses courtiers, Jérôme Kerviel, accusé d'avoir pris des engagements financiers non autorisés de près de 50 milliards d'euros sur les marchés en les camouflant par des opérations fictives.

La banque avait été obligée de solder ces positions dans l'urgence alors que les Bourses mondiales étaient en chute libre.