Aux yeux de l'Autorité des marchés financiers (AMF), Benoît Laliberté, «le roi et maître de Jitec», a joué sur trop de tableaux quand il était aux commandes de la firme informatique Jitec cotée à la Bourse de Montréal, en 2000.

Aux yeux de l'Autorité des marchés financiers (AMF), Benoît Laliberté, «le roi et maître de Jitec», a joué sur trop de tableaux quand il était aux commandes de la firme informatique Jitec cotée à la Bourse de Montréal, en 2000.

Non seulement a-t-il fait miroiter des ententes commerciales faramineuses pour stimuler l'achat d'actions de Jitec, mais il a, en plus, incité ceux qui en avaient déjà à les conserver ou en acheter davantage en leur promettant de compenser d'éventuelles pertes.

Pour cette double violation de la Loi sur les valeurs mobilières du Québec, et d'autres, l'AMF a demandé à la juge Céline Lacerte-Lamontagne de la Cour du Québec, vendredi, de prononcer un verdict de culpabilité contre Laliberté.

Il importe de rappeler qu'au plus fort du marché boursier, la valeur de Jitec s'établissait à 440 M$.

Quand le vent a tourné, que les transactions boursières sur le titre de Jitec ont été bloquées par la Bourse de Montréal, au début de novembre 2000, les investisseurs se sont retrouvés avec des actions ne valant que quelques sous.

Dans la plaidoirie finale de l'AMF, Me Marc-André Fabien a présenté Benoît Laliberté comme «le roi et maître de Jitec» et «triple initié» en ses qualités de président, principal actionnaire (70% des actions) et membre du conseil d'administration.

À ce propos, pas moins de 33 des 48 constats d'infraction déposés contre lui ont trait à une série d'achats d'actions de Jitec faits par Laliberté lui-même ou par le biais de son courtier, Jean-Pierre Boissé, ce que l'AMF désigne comme des transactions d'initié.

Me Fabien s'est employé à démolir la thèse de la défense voulant que le courtier en question avait transigé sur le titre de Jitec à sa discrétion, sans que Laliberté s'en mêle.