La Réserve fédérale américaine a annoncé dimanche soir qu'elle avait accepté que les deux dernières grandes banques d'affaires du pays, Morgan Stanley et Goldman Sachs, deviennent des holdings, une nouvelle structure qui pourrait les aider à mieux surmonter la crise financière.

La Réserve fédérale américaine a annoncé dimanche soir qu'elle avait accepté que les deux dernières grandes banques d'affaires du pays, Morgan Stanley et Goldman Sachs, deviennent des holdings, une nouvelle structure qui pourrait les aider à mieux surmonter la crise financière.

La Réserve fédérale a précisé dans un communiqué que pour accorder une «aide accrue» aux deux dernières grandes banques d'affaires américaines, elle autorisait la Fed de New York à accorder un crédit à leurs maisons de courtage.

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Ce changement de structure devrait permettre à ces deux hauts lieux de la finance new-yorkaise et mondiale, qui de fait perdent leur spécificité de banques d'affaires, d'avoir accès à la fenêtre d'escompte de la Réserve fédérale.

Théoriquement les banques d'affaires ne sont pas du ressort de la Fed, et ne peuvent dont pas en obtenir de prêt d'urgence. Ces règles ont toutefois été changées en début d'année, mais seulement pour une période provisoire venant à échéance en janvier.

En échange de ces facilités accrues, Morgan Stanley et Goldman Sachs devront se soumettre à de nouvelles règles et à plus de contrôle des autorités.

Comme le soulignait le Wall Street Journal dimanche soir, «ces mesures marquent la fin du Wall Street tel qu'on le connaissait depuis des décennies».

Ce changement de structure est annoncé moins d'une semaine après la faillite de la banque d'affaires Lehman Brothers et le mariage d'urgence de Merrill Lynch avec Bank of America, et environ six mois après la disparition de leur homologue Bear Stearns.

Mardi et mercredi derniers, en pleine panique boursière, Goldman Sachs et Morgan Stanley avaient été très attaquées. Les rumeurs s'étaient multipliées sur une possible fusion de Morgan Stanley avec une banque commerciale comme Wachovia ou sur une alliance avec un fonds souverain chinois, en dépit de l'annonce de résultats largement meilleurs que ne l'avaient prévu les analystes.

Ce nouveau développement dans le feuilleton financier-boursier des dernières semaines illustre l'engagement continu des autorités fédérales pour faire redémarrer les marchés du crédit, 48 heures après la transmission au Congrès d'un plan autorisant l'administration à dépenser jusqu'à 700 milliards de dollars pour reprendre les actifs douteux des banques.

Le secrétaire au Trésor Henry Paulson a fait le tour des plateaux de télévision dimanche matin pour appeler le Congrès à adopter ce plan dans l'urgence et sans y ajouter de mesures annexes, alors que la majorité démocrate tient à saisir l'occasion pour voter des mesures en faveur des propriétaires victimes de la crise des crédits «subprime».

M. Paulson avait averti que si les Bourses étaient reparties à la hausse vendredi à l'annonce du plan de sauvetage, en revanche les marchés du crédit, indispensables à l'activité économique, restaient «gelés».