Quand on parle de découvrir du pétrole au Québec, il y a beaucoup de sceptiques. Mais chez Pétrolia, une «junior» québécoise d'exploration pétrolière et gazière, on est optimiste.

Quand on parle de découvrir du pétrole au Québec, il y a beaucoup de sceptiques. Mais chez Pétrolia, une «junior» québécoise d'exploration pétrolière et gazière, on est optimiste.

«Nous sommes à surveiller durant la prochaine année», assure André Proulx, son président. Six ans après la fondation de l'entreprise, les efforts sont sur le point de porter leurs fruits, croit-il.

Pétrolia, qui a aussi des projets dans le gaz naturel, a annoncé le 5 août dernier la signature d'une entente de 20 millions de dollars avec une société pétrolière importante dont l'identité demeure confidentielle.

Cet argent sera investi en travaux d'exploration et de développement sur un site appelé Bourque se trouvant à 50 km de Gaspé.

«Actuellement nous faisons un relevé sismique de cet endroit, le plus important jamais réalisé au Québec», explique André Proulx.

Le site de Bourque pourrait s'avérer plus intéressant que celui d'Haldimand, l'autre site gaspésien où du pétrole a été découvert en 2005.

Bourque présente certaines caractéristiques géologiques similaires à celles du champ pétrolier de Leduc, en Alberta, dont la découverte en 1947 avait été un tournant dans l'exploration pétrolière de cette province.

«S'il y a une découverte, ce sera majeur, dit-il. Notre objectif est d'avoir des puits qui produiront au-dessus de 1000 barils par jour», ajoute André Proulx.

Par ailleurs, les travaux ont repris sur Haldimand. Ceux-ci avaient été interrompus il y a un an et demi après des tests de pompage qui avaient permis d'extraire 571 barils.

Les trois partenaires dans la mise en valeur de ce site, Pétrolia, Junex et Gastem, viennent d'y investir 5 millions. Ils poursuivront les analyses et les essais sur le puits Pétrolia Haldimand numéro 1 et entreprendront le forage d'un second puits.

Anticosti

En dehors de la Gaspésie, la zone la plus propice pour la découverte de pétrole à forte concentration est l'île d'Anticosti.

Depuis les premières tentatives d'exploration effectuées par Shell, vers 1996, la technologie a grandement évolué, ce qui permet des analyses plus poussées du sous-sol.

L'hiver dernier, Pétrolia a acquis tous les intérêts d'Hydro-Québec sur les permis d'exploration de pétrole et de gaz sur l'île, qui portent sur un territoire de 6381 km2.

Cette dernière acquisition faisant de Pétrolia la propriétaire de 21% de tous les permis d'exploration au Québec, l'entreprise est bien positionnée sur l'échiquier d'une éventuelle industrie pétrolière québécoise.

«Si tout se passe bien, nous souhaitons être en mesure de produire 5 % de la consommation du Québec d'ici cinq ans», dit André Proulx.

Il va sans dire que le tout se fera en partenariat avec les grands acteurs de l'industrie mondiale, qui disposent des capitaux nécessaires pour investir dans l'aventure.

«Notre stratégie, c'est de demeurer leur partenaire et de conserver environ 30 % des droits, dit l'homme d'affaires. On veut laisser ceux qui ont plus de moyens assumer les risques de l'exploration. Il est impossible de penser que l'on va avoir 100% du pétrole. Mais ça ne nous empêche pas de devenir des acteurs de moyenne envergure.»

Par ailleurs, un autre investissement de 25 à 30 millions est à prévoir dans les prochaines années, ce qui porte le total investi à court terme à une cinquantaine de millions.

«Le Québec n'a jamais eu autant d'investissements dans le pétrole en aussi peu de temps!» lance M. Proulx.

Les sceptiques seront-ils enfin confondus? «D'ici deux ans, vous allez avoir l'heure juste!» conclut le président.