1- Supprimez vos dettes

1- Supprimez vos dettes

Que faire pour se mettre à l'abri d'une poussée inflationniste? «Payer ses dettes avant d'investir», répond Pierre Bernard, gestionnaire de portefeuille chez IA Clarington.

Car c'est bien connu, l'inflation est le pire ennemi de la Bourse, et plus encore, du marché obligataire.

2- Figez votre taux d'intérêt

Besoin de renouveler votre hypothèque? Pensez à geler votre taux d'intérêt à long terme. La Banque du Canada pourrait baisser encore son taux d'ici l'automne. «Mais ensuite, je suis prêt à parier un gros 10$ que vous n'aurez pas un meilleur taux au cours des cinq prochaines années», lance Vincent Delisle.

3- Tenez les obligations en garde à vue

Pour les obligations, l'inflation est comme du poison.

«Les obligations gouvernementales qui ont servies de refuge au début de 2008, lors de la crise du crédit, seront tout sauf sécuritaires l'année prochaine», note la CIBC.

Il faut savoir que les obligations se négocient sur les marchés financiers (sauf les dépôts à terme et les certificats de placement qu'on achète à la banque). Leur valeur fluctue entre leur émission et leur échéance.

Lorsque les banques centrales relèvent les taux d'intérêt, les obligations déjà en circulation perdent leur attrait car elles sont assorties d'un taux inférieur. Leur valeur tombe. Plus l'échéance est lointaine (30 ans), plus l'obligation est sensible à une remontée des taux.

Bien sûr, les détenteurs peuvent conserver leur obligation jusqu'à la fin et récupérer leur capital. Mais dans l'intervalle, leur maigre rendement aura été dévoré par l'inflation (et l'impôt!).

Si on appréhende une poussée inflationniste, vaut mieux rester cantonné dans des obligations à plus court terme. Plus tard, les épargnants seront libres de racheter des obligations plus payantes, lorsque les taux auront grimpé.

En cas d'inflation, «les obligations corporatives s'en tireront mieux que les gouvernementales», ajoute M. Delisle. Si l'économie repart, leur cote de crédit s'améliorera, ce qui limitera l'érosion de leur valeur.

4- Combattez le feu par le feu

Ressources naturelles et denrées alimentaires sont les principales sources d'inflation. Investir dans des actions de ces secteurs constitue donc une bonne police d'assurance.

Pas besoin de creuser bien loin: la Bourse canadienne est bourrée de pétrole, de mines et métaux et de fertilisants. «Habituellement, le Canada se porte mieux que d'autres Bourses en période d'inflation», dit M. Bernard.

Or, la protection contre l'inflation n'est pas une aubaine: les titres de ressources ont déjà tellement grimpé!

Mais ils peuvent faire encore du chemin, estime Martin Roberge. À son avis, les analystes financiers n'ont pas intégré des prix de ressources très élevés dans leurs prévisions de profits pour les sociétés productrices.

Si les prix des matières premières se stabilisent aux niveaux actuels, ils devront ajuster leurs chiffres. Avec des prévisions de profits rehaussées, les titres paraîtront abordables, créant un "support de valorisation".

5- Éviter les terrains minés

Normalement, les titres sensibles au taux d'intérêt pâtissent lorsque l'inflation et les taux d'intérêt remontent.

«Les titres de services publics sont reconnus pour leurs dividendes élevés. Ils deviendront moins attrayants dans un environnement de hausse des taux d'intérêt», estime Jeff Rubin.

Les sociétés financières sont aussi vulnérables à une poussée de l'inflation. Mais moins qu'auparavant, car les banques sont devenues des groupes beaucoup plus diversifiés, estime M. Bernard.

6- Amassez un butin en or

Plutôt que de suivre le filon des pétrolières, M. Bernard préfère néanmoins revenir vers les financières moins chères et moins risquées. Pour se prémunir contre l'inflation, il a injecté dans son portefeuille de l'or. Il détenait déjà Barrick. Il a ajouté Goldcorp.

L'or est une protection classique contre l'inflation à prix plus raisonnable. «En terme réel (ajusté à l'inflation), le prix de l'or demeure en dessous de son niveau des années 80, alors que le cuivre, le zinc et tous les autres métaux ont surpassé ces niveaux», dit M. Bernard.

Selon lui, une position de 10 à 15% de son portefeuille dans des sociétés aurifères de bonne qualité ou dans un panier de petites entreprises, constitue un bon rempart contre la hausse des prix.