En restructuration pour éviter la faillite, l'imprimeur Quebecor World (T.IQW) affirme avoir les fonds requis pour persévérer malgré le retard d'un financement spécial de 1 milliard à l'égard de son importante filiale américaine.

En restructuration pour éviter la faillite, l'imprimeur Quebecor World [[|ticker sym='T.IQW'|]] affirme avoir les fonds requis pour persévérer malgré le retard d'un financement spécial de 1 milliard à l'égard de son importante filiale américaine.

Ce délai a été décrété vendredi dernier par un juge de la Cour américaine des faillites, à New York, qui supervise la démarche d'insolvabilité selon le chapitre 11 amorcée par la filiale Quebecor World (USA).

Cette filiale regroupe la majeure partie des affaires de toute l'entreprise dont le siège social est à Montréal, de même que son actionnaire principal, Quebecor inc.

C'est ce qui explique les procédures devant la justice américaine, en plus de la protection obtenue par l'imprimeur en Cour supérieure à Montréal à la fin de janvier, selon la Loi canadienne sur les arrangements avec les créanciers. (LACC)

À ce moment, Quebecor World avait obtenu le feu vert pour se prévaloir au Canada d'un financement de restructuration totalisant 1 milliard, supervisé par Crédit Suisse et Morgan Stanley.

Ce financement spécial, disponible à demande, est prévu en deux portions: d'abord de 750 millions, puis de 250 millions plus tard, si nécessaire.

Mais vendredi dernier, après avoir entendu les doléances de créanciers et de détenteurs de billets financiers de Quebecor World (USA), un juge new-yorkais a décrété un délai additionnel de 30 jours à l'imprimeur pour obtenir leur accord aux termes du financement spécial.

La prolongation s'ajoute au premier délai de 45 jours prévu pour un tel financement après l'obtention d'une protection contre les créanciers, selon la Loi américaine de la faillite.

Des créanciers contestent ce qu'ils considèrent les «privilèges» et les «frais indéterminés» consentis aux financiers spéciaux de restructuration.

Selon leur avocat David Botter, des créanciers s'inquiètent aussi des conséquences d'un éventuel déficit des caisses de retraite de Quebecor World (USA), de même que les diverses poursuites qui l'impliquent, pour une valeur dépassant 400 millions.

Entre-temps, à Montréal, Quebecor World poursuit sa restructuration sous la LACC depuis le 21 janvier, après avoir frôlé la panne de liquidités.

Mais lundi, après le délai affectant sa filiale américaine, l'imprimeur a jugé nécessaire de faire le point sur ses finances à très court terme.

Dans un bref communiqué, Quebecor World affirme qu'en date du vendredi 7 mars, il avait «plus de 350 millions» en fonds disponibles à court terme.

Ce montant comprendrait «plus de 225 millions» en liquidités et «plus de 125 millions» en fonds disponibles dans la première portion de 750 millions de son financement spécial.

Quebecor World anticipe aussi générer des «liquidités significatives» au cours des prochains mois, malgré sa restructuration d'insolvabilité.

N'empêche, ces affirmations de l'imprimeur sont difficiles à valider avant le prochain rapport du contrôleur de restructuration nommé par la cour, la firme comptable Ernst & Young.

Dans son rapport précédent, daté du 14 février, le contrôleur Murray McDonald anticipait des liquidités réduites pour Quebecor World vers la fin d'avril.

En cas d'écueils plus coûteux que prévu, l'imprimeur pourrait alors devoir puiser davantage dans son financement spécial pour soutenir ses affaires à court terme.