Pierre Deneault et sa conjointe, Michèle, ont donné rendez-vous à leur courtier immobilier devant la succursale de Desjardins, à Hollywood. Comme bien des Québécois, ils espèrent profiter de la vigueur du dollar canadien et des aubaines dans le marché immobilier en Floride.

Pierre Deneault et sa conjointe, Michèle, ont donné rendez-vous à leur courtier immobilier devant la succursale de Desjardins, à Hollywood. Comme bien des Québécois, ils espèrent profiter de la vigueur du dollar canadien et des aubaines dans le marché immobilier en Floride.

Depuis quatre ans, le couple en préretraite passe une partie de l'hiver dans une maison mobile de la région de Pompano Beach. Mais il y a peu de Québécois dans le voisinage.

Et puis une maison, c'est trop d'entretien. Avec un condo, fini le marteau! Le couple de Saint-Sauveur, dans les Laurentides, voudrait troquer sa maison contre un appartement d'environ 150 000$.

«J'ai plusieurs condos à vous faire visiter», leur dit Pauline Grenier-Carrier, courtière pour Coldwell Banker, en les faisant monter à bord de sa voiture.

Premier arrêt, première déception. Sur Internet, l'appartement était pourtant prometteur: situé aux abords du golf Diplomate à Hallandale, cuisine et salles de bains rénovées. Mais, en réalité, la terrasse donne sur le boulevard, et la cuisine a mauvaise mise malgré ses comptoirs de granite. Comme quoi les visites virtuelles sont parfois trompeuses!

À 195 000 $ US, pas la peine de s'attarder ici.

Deuxième visite à Dania, dans un édifice réservé aux personnes de 55 ans et plus. Ce genre de restrictions est très fréquent en Floride. Et pas de tricherie: les associations de propriétaires sont sévères.

Avant la transaction, elles rencontrent les acheteurs potentiels et scrutent leur dossier de crédit, question de s'assurer qu'ils acquitteront les charges de copropriété.

Ici, à Meadowbrook Lakes, les immeubles sont groupés autour d'un petit lac artificiel. Tout autour, les stationnements, une piscine, du gazon. Un appartement est à vendre au sixième étage.

Le prix vient d'être réduit pour la deuxième fois, à 154 900 $ US, alors qu'on demandait 212 000 $ US en janvier 2007.

La salle à manger et le salon, à aires ouvertes, débouchent sur une grande terrasse qui a une belle vue sur l'eau. Mais, habitué à une maison, Pierre préfère un rez-de-chaussée.

Justement, il y en a un autre à vendre dans le même complexe, indique Mme Grenier-Carrier. Mais le couple n'est pas convaincu: comme à Hallandale, il faut rouler une dizaine de minutes pour se rendre à la mer. «Est-ce qu'on peut voir quelque chose de plus près de la plage?», demande Pierre.

Le bord de la mer à 150 000$, il ne faut pas y compter. Mais du côté de l'Intercoastal Waterway, ce canal qui longe une bonne partie de la côte de la Floride, ce n'est pas impensable. On traverse la rue, et la mer est juste de l'autre côté.

Troisième arrêt à Hallandale, au bord du canal. L'immeuble est propre mais porte encore les traces des ouragans de 2005. Le toit est en réfection et la peinture extérieure est à refaire.

Il faudra tenir compte des assessments, précise Mme Grenier-Carrier. C'est au vendeur de payer toutes les factures relatives aux dégâts qui ont déjà eu lieu.

L'appartement est au rez-de-chaussée. Sa terrasse donne sur un terrain gazonné juste au bord de l'eau. On s'image siroter un apéro en regardant les bateaux passer Mais à l'intérieur, il faut plus d'imagination. La décoration date de plusieurs décennies.

La cuisine et les salles de bains sont à refaire, tout comme le revêtement de sol. Mais il y a du potentiel. «On pourrait faire les rénovations tranquillement», admet Pierre, charmé par l'emplacement.

La succession du défunt propriétaire demandait 319 900 $ US au départ, mais elle a réduit son prix à 199 000 $ US. Une vraie aubaine, dit Mme Grenier-Carrier. Compte tenu des travaux, l'appartement se vendra autour de 170 000 $ US, assure-t-elle. Ça devient intéressant «On se rappelle demain», promet Pierre.