À moins d'un revirement de situation inattendu, il y aura bientôt du football de la NFL à Toronto, peut-être même dès 2008.

À moins d'un revirement de situation inattendu, il y aura bientôt du football de la NFL à Toronto, peut-être même dès 2008.

Et de la façon dont ça se dessine, la Ville reine pourrait devenir le domicile fixe des Bills de Buffalo dans un avenir pas si lointain.

Le propriétaire des Bills, Ralph Wilson, a clairement indiqué que son équipe serait vendue au plus offrant lorsqu'il s'éteindra. Wilson a 89 ans.

Le groupe torontois intéressé par l'aventure de la NFL - mené par Ted Rogers et Larry Tanenbaum -, lui, a des montagnes d'argent...

Wilson a déjà demandé aux autres propriétaires de la NFL la permission de tenir annuellement deux matchs à Toronto, un préparatoire et un en saison régulière, et ce, dès l'an prochain.

Une façon pour les Bills de générer des revenus supplémentaires et, aussi, d'élargir le bassin de partisans du club, soutient-il.

Autrement dit, ce n'est qu'une question de temps avant que Toronto ne devienne un joueur dans l'empire de la NFL, que ce soit à temps plein ou partiel.

Le réseau américain ESPN a récemment publié un dossier sur l'internationalisation de la NFL sur son site internet. Chaque pays qui pourrait éventuellement présenter un ou des matchs - comme ce fut le cas en Angleterre, dimanche dernier - était illustré par un quelconque symbole.

Pourtant, ce n'était pas la tour du CN qui représentait le Canada, c'était notre fleurdelisé, en bleu et blanc.

Une équipe à Montréal? Restons réalistes... Un éventuel match à Montréal? Voilà qui réside dans le domaine du possible. À condition, bien sûr, que quelqu'un se lève pour l'organiser...

Dans les années 70 et 80, c'est bien connu, quelques groupes d'hommes d'affaires montréalais ont caressé le rêve d'implanter une équipe dans l'île. Et la NFL a effectivement flirté avec l'idée de s'installer chez nous.

D'ailleurs, Paul Godfrey - le président des Blue Jays, qui fait actuellement partie du groupe mené par Rogers et Tanenbaum - avait eu ce commentaire il y a une vingtaine d'années: «On ne peut pas se permettre de ne rien faire et de laisser Montréal obtenir une équipe de la NFL sous notre nez». Comme les choses ont changé.

Le partenariat entre Buffalo et Toronto - ou appelez ça comme vous le voudrez - a beaucoup de sens. D'abord, il y a des milliers d'Ontariens dans les estrades à chaque match local des Bills.

Deuxièment, la région de Buffalo vit actuellement de graves problèmes économiques et la survie des Bills dans cette ville est menacée depuis longtemps déjà.

Finalement, en déménageant la concession à Toronto - ou du moins en y tenant certains matchs -, l'organisation des Bills s'assurerait de ne pas aliéner ses fidèles de la région de Buffalo puisqu'il n'y a que deux heures de route qui séparent les deux villes.

Et pour un mordu de la NFL, deux heures de route, ça se situe quelque part entre rien et pas grand-chose.

Quelle équipe accepterait de déménager l'un de ses matchs locaux à Montréal, demandez-vous? Pourquoi pas les Saints? La Louisiane, le fait français, le fleurdelisé...

D'autant plus que l'équipe parlait de déménagement avant que Katrina ne frappe. Et entre jouer au Superdome ou au Stade olympique, vous avouerez que ça se ressemble...

Justement, la fameuse question du stade. Pour avoir passé beaucoup de temps au Stade olympique et au Stade Rogers à Toronto au cours des derniers mois - couverture des Alouettes oblige -, je peux vous assurer qu'il n'y a à peu près aucune différence entre les deux endroits.

Les gens de Toronto rouspéteraient sûrement, mais c'est la réalité. Leur stade a mal vieilli et n'est guère mieux que notre chef-d'oeuvre français... Si la NFL est disposée à fouler le synthétique de l'ancien SkyDome, on voit bien mal ce qui la retiendrait de faire la même chose ici.

Alors, lâchez-nous avec ces histoires de stade... On parle d'un match, pas d'une vie. En plus, on a cette belle surface neuve, vous savez celle qui n'était pas assez bien pour la sainte FIFA?

Si le huard avait pesé aussi lourd il y a 10 ans, il n'y a absolument aucun doute que nos Expos seraient encore sur Pierre-de-Coubertin. Sans absolument aucun scrupule, le baseball majeur a volé notre club, sourire aux lèvres et le troisième doigt bien haut. À présent, on n'y peut rien.

Ce qu'on peut faire, par contre, c'est charmer la NFL. Parce que contrairement au baseball majeur, le circuit de Roger Goodell accorde de l'importance à ses fans.

Et il y en a en masse des fans au Québec et à Montréal. Sauf que ça prend un ou des meneurs. Normand Legault ne peut pas tout faire...

Imaginez un week-end semblable: les Eskimos contre les Alouettes, le vendredi soir, le Rouge et Or contre les Carabins, le samedi après-midi, puis les Patriots contre les Saints (mais on ne lèverait pas le nez sur un Cowboys-Steelers), le dimanche. Ce ne serait pas une fin de semaine mémorable, ça?

On a déjà présenté les Olympiques, mais on est incapable d'organiser un match de football américain? ESPN y croit, mais pas nous?

Bref, s'il y a quelqu'un, quelque part, qui a un peu de temps devant lui, suffisamment de crédibilité derrière lui et beaucoup d'amour pour Montréal, il y a un beau terrain de 100 verges qui ne demande qu'à être parcouru.