Le naufrage de Lehman Brothers, jumelé à l'absorption de Merrill Lynch par Bank of America, montre bien que la crise financière est loin de s'apaiser. Elle semble plutôt s'accélérer, si on se rappelle aussi la mise sous tutelle de Freddie Mac et de Fannie Mae par le Trésor américain, une semaine auparavant.

Le naufrage de Lehman Brothers, jumelé à l'absorption de Merrill Lynch par Bank of America, montre bien que la crise financière est loin de s'apaiser. Elle semble plutôt s'accélérer, si on se rappelle aussi la mise sous tutelle de Freddie Mac et de Fannie Mae par le Trésor américain, une semaine auparavant.

Sans jouer les diseurs de mauvaise aventure, voici quelques institutions ou secteurs très fragilisés par les secousses actuelles:

Les banques régionales. Certaines sont de petite taille, mais selon la Federal Deposit Insurance Corporation, 117 étaient jugées à problème à la fin du deuxième trimestre. Plusieurs ont pour principal actif des prêts hypothécaires dont le taux de défaillance augmente sans arrêt depuis deux ans. «Il y aura probablement d'autres consolidations», résume Paul-André Pinsonnault, vice-président principal à la Financière Banque Nationale.

Certaines d'entre elles sont de grande envergure, comme Washington Mutual, sixième en importance aux États-Unis, que la rumeur voit absorbée par JP Morgan Chase.

American Investment Group (AIG). Premier assureur au monde, la société tenterait d'obtenir un prêt d'urgence de 40 G$, selon le New York Times, après avoir obtenu hier le droit de puiser dans les actifs de ses filiales pour renflouer ses liquidités.

Les fonds de couverture (Hedge Funds). Totalement déréglementés, ces outils financiers très spéculatifs dépendent beaucoup des réseaux des grands courtiers, maintenant malmenés, pour écouler leurs parts.

Plusieurs municipalités américaines parviennent difficilement à renouveler leur dette obligataire arrivée à échéance. Selon Sherry Cooper, économiste en chef chez BMO Marchés des capitaux, certaines ne sont plus en mesure de payer les charges liées aux salaires de leurs employés. Du nombre, la ville de New York, lourdement touchée par la crise de Wall Street. Dans ces cas, Washington devra venir à la rescousse et alourdir encore la dette du gouvernement américain.

Les banques européennes ont déclaré près de la moitié des 510 G$ US en radiations d'actif depuis le début de la crise immobilière américaine. Or, mise à part la Northern Rock Bank, que Londres a choisi de nationaliser, peu encore ont fait part de difficultés semblables à leurs consoeurs américaines.

«Au Royaume-Uni, en Espagne et en Irlande, l'évolution du prix des maisons commence à ressembler à ce qui se passe aux États-Unis, s'inquiète Francis Généreux, économiste chez Desjardins. Y a-t-il eu des techniques de financement aussi douteuses?»