Le gouvernement français prépare un plan de relance «assez massif», de l'ordre de 19 milliards d'euros (environ 30 G$ CA), afin de soutenir l'activité économique touchée par les contrecoups de la crise financière.

Le gouvernement français prépare un plan de relance «assez massif», de l'ordre de 19 milliards d'euros (environ 30 G$ CA), afin de soutenir l'activité économique touchée par les contrecoups de la crise financière.

Le programme prévoit une accélération des projets d'infrastructure, des investissements dans le bâtiment, un soutien au secteur automobile en grave difficulté et des simplifications réglementaires.

«Je suis persuadé que de cette crise on peut faire une opportunité si la France décide d'accélérer sa modernisation», a affirmé jeudi le président Nicolas Sarkozy, alors même que le chômage est repassé en octobre au-dessus de la barre symbolique des deux millions de Français sans emploi.

M. Sarkozy entend présenter la semaine prochaine des «initiatives multiples pour rattraper notre retard en universités, en recherche, en innovation, en compétitivité, en infrastructures» dans le cadre d'un vaste plan que la ministre de l'Economie Christine Lagarde a chiffré à 19 milliards d'euros.

Ce plan sera la déclinaison française de la relance coordonnée souhaitée par la Commission européenne qui appelle à stimuler la croissance et restaurer la confiance des consommateurs ainsi que des entreprises.

Pour le moment, Nicolas Sarkozy a annoncé que des mesures seront décidées pour «faire face aux difficultés de l'automobile (...) notamment des sous-traitants» très touchés par le ralentissement de l'économie.

Si Paris a écarté une baisse globale de la TVA, à l'image de celle décidée en Grande-Bretagne, le secteur automobile pourrait bénéficier d'une baisse «sectorielle» de TVA. Le gouvernement examine de telles baisses pour plusieurs secteurs, comme la restauration.

Le Grenelle de l'environnement pourrait aussi profiter de la crise et voir plusieurs de ses volets s'accélérer afin de créer de l'activité pour les entreprises.

Nicolas Sarkozy a ainsi évoqué les travaux permettant des économies d'énergie dans les bâtiments et le premier ministre François Fillon a cité les grandes infrastructures, comme les lignes de train à grande vitesse et le développement des «énergies alternatives».

Côté accélération, Nicolas Sarkozy a aussi évoqué celle des dépenses des collectivités locales. Pour elles, les règles d'appel d'offre seront assouplies afin de supprimer «les monceaux de papier (qui) font que le moindre petit investissement met des mois avant de pouvoir être engagé». Des assouplissements réglementaires pourraient aussi concerner les PME.

Après les mesures annoncées au coeur de la crise financière pour garantir le capital des banques (360 milliards d'euros au total) et faire redémarrer le crédit entre banques, aux entreprises et aux particuliers, ces nouvelles dépenses devraient creuser encore le déficit public, qui dépassera l'an prochain les 3 pour cent fixés par le pacte de stabilité européen.

Si le dépassement temporaire sera autorisé par Bruxelles, François Fillon a déjà promis qu'il n'était «pas question de déraper et d'aller vers les 4%».