Malgré la crise financière, la Caisse de dépôt dispose de 20 milliards de dollars de liquidités, une somme jugée amplement suffisante pour répondre à ses besoins.

Malgré la crise financière, la Caisse de dépôt dispose de 20 milliards de dollars de liquidités, une somme jugée amplement suffisante pour répondre à ses besoins.

C'est ce qu'a affirmé hier Fernand Perreault, l'homme qui assure la direction de l'institution pendant le congé de maladie du PDG, Richard Guay. Ces liquidités atteignent un sommet pratiquement historique, a dit M. Perreault, et correspondent à un choix stratégique de la Caisse en ces temps de crise.

«Ce niveau est amplement suffisant compte tenu du fait que les sommes que la Caisse reçoit de ses déposants sur une base continue sont supérieures aux retraits», a dit M. Perreault.

La Caisse a tenu à communiquer cette information à la suite d'un reportage de Radio-Canada qui affirmait que la Caisse éprouvait de «graves problèmes de liquidités».

Le télédiffuseur était arrivé à cette conclusion en se fondant sur un courriel interne selon lequel la Caisse avait réduit de 100% à 90% le degré de couverture de change de ses investissements à l'étranger. Cette réduction a été interprétée «comme un signe certain que la Caisse n'arrive plus à faire face à ses dépenses habituelles», ce que la Caisse nie.

Richard Guay surmené

Hier, le président du conseil d'administration de la Caisse, Pierre Brunet, a finalement reconnu que le congé de maladie de Richard Guay était lié au surmenage. «C'est de la fatigue», a-t-il dit.

Il est prévu que Richard Guay sera de retour le 10 décembre, à la suggestion de son médecin. «Au cours des dernières semaines, M. Guay a abattu beaucoup de travail, mais il a établi pour tous des orientations claires. Les affaires se poursuivent normalement sous la direction intérimaire de Fernand Perreault», a-t-il dit.

«Le conseil d'administration a entièrement confiance en lui (M. Guay), a-t-il ajouté. Nous lui souhaitons un prompt rétablissement et un retour à la mi-décembre.»

Pierre Brunet a reconnu que les résultats de la Caisse seront touchés par la dégringolade des marchés financiers, mais les résultats de tous les gestionnaires de fonds le seront également. «Nous vivons une correction excessivement importante. On verra à la fin de l'année comment la Caisse aura tiré son épingle du jeu», a-t-il dit.

En octobre, les Bourses ont perdu 15%. Une telle correction est survenue six fois depuis les années 60, a dit M. Brunet. Or, lors de telles corrections, les reculs boursiers entre le sommet et le creux annuel se sont arrêtés à 45%, en moyenne. «C'est là où nous en sommes actuellement», a expliqué l'ex-président de la Financière Banque Nationale.

Papier commercial

Par ailleurs, Fernand Perreault a nié une information publiée dans Le Devoir selon laquelle la Caisse envisageait une dévaluation additionnelle de 6,9 milliards de son papier commercial (PCAA). «C'est la première fois que j'en entends parler.»

Au total, la valeur nominale du PCAÀ de la Caisse s'élève à 12,6 milliards. En février dernier, la Caisse avait indiqué avoir pris une provision de près de 2 milliards sur ce papier, ce qui correspond à une dévaluation de 15%. La semaine dernière, le Mouvement Desjardins a fait passer le taux de dévaluation de ses PCAÀ à 30%, alors que ce taux n'était que de 8,25% l'an dernier.

De leur côté, la Banque Nationale et l'Industrielle Alliance ont dévalué leur PCAÀ de 25% et 15% respectivement à l'automne 2007, des chiffres qui n'ont pas changé depuis.