Les indices nord-américains de même que le pétrole et le huard ont tous fait un pas en arrière hier, dans une danse des marchés rythmée par les difficultés de GM et le plan d'aide aux propriétaires américains.

Les indices nord-américains de même que le pétrole et le huard ont tous fait un pas en arrière hier, dans une danse des marchés rythmée par les difficultés de GM et le plan d'aide aux propriétaires américains.

Dès l'ouverture, le Dow Jones a plongé de près de 300 points alors que les craintes d'une faillite de General Motors (GM) s'intensifient. En milieu d'après-midi, l'annonce du plan d'aide aux propriétaires, qui vise à éviter les saisies, a revigoré les marchés. Le Dow est retourné taquiner son niveau initial de la journée, avant de reprendre sa descente et de clôturer à 8693,96 points, en baisse de tout près 2%.

Le S&P500 a reculé de 2,2% pour clôturer à 898,95 points, alors que le NASDAQ a perdu sensiblement la même proportion de sa valeur pour arriver à 1580,90 points.

General Motors espère toujours une aide de l'État, question de pouvoir boucler l'année. En attendant, le titre a reculé de plus de 13,1% hier.

«En termes d'impact économique et de sentiment, GM est important, dit Luc Fournier, gestionnaire de portefeuille à l'Industrielle Alliance. De voir disparaître GM aurait un impact énorme sur l'emploi et sur la confiance.»

«Mais on sait que ça ne va pas bien depuis un sacré bout de temps, nuance M. Fournier. Le sentiment est tellement noir qu'on met sur le dos de n'importe quelle situation pas tellement rose une journée baissière. GM est le bouc émissaire de tout le monde.»

Le sentiment noir qu'évoque Luc Fournier est généralisé. À la Bourse de New York, quatre titres sur cinq ont perdu du terrain.

Un gestionnaire de fonds de Dallas a déclaré à Bloomberg que «personne n'était prêt à mettre sa tête sur le billot dans ce marché. Si vous écoutez les prévisions des sociétés ou si vous suivez les nouvelles, il n'y a aucune raison évidente de le faire».

Le dirigeant d'une firme d'investissement américaine disait quant à lui voir des signes de capitulation dans les marchés financiers.

Le pétrole sous les 60$US

Le baril de light sweet crude est quant à lui passé sous la barre des 60$US à New York (58,62$US), pendant que le Brent approchait les 55$US à Londres.

Poussé par cette baisse du prix du brut, c'est sans surprise que le dollar canadien a encore perdu du terrain face au billet américain. Il a terminé la journée à 82,87 cents US sur le marché non officiel, en baisse d'environ 50 centièmes.

Quant au TSX, il s'est encore éloigné des 10 000 points à la faveur d'une baisse de près de 265 points. L'indice a clos la séance à 9424 points.

La veille, il avait augmenté de près de 100 points après l'annonce du plan de relance économique de la Chine.

C'est donc dire que l'effet positif de cette annonce a été éphémère, note Luc Fournier. «Quand le sentiment est noir, ça en prend beaucoup» pour relever le marché.

Rubin optimiste

Malgré toutes ces baisses, l'économiste et stratège en chef de CIBC Marchés mondiaux, Jeff Rubin, se veut encourageant. Selon son équipe et lui, le marché serait presque au plus bas.

«Nous devrions pouvoir traverser le reste de l'exercice sans autre choc systémique», écrit-il dans une note stratégique publiée hier.

M. Rubin est encouragé par le taux LIBOR, qui semble vouloir revenir vers des niveaux plus favorables à la reprise des prêts interbancaires, et par le plan de relance chinois qui pourrait bonifier de 3% la croissance annuelle de l'empire du Milieu.

Reste que les perspectives économiques mondiales ne jouent pas en faveur de la Bourse de Toronto, très forte en ressources naturelles. M. Rubin cible les 12 000 points pour le TSX à la fin de 2009, mais seulement 9500 points pour la fin de l'exercice actuel.

Même si le temps de récupération moyen de la Bourse de Toronto est de trois ans, les pertes drastiques du TSX en l'espace de quelques mois -par opposition aux longs marchés baissiers de 1973 et 2000- laissent au moins espérer une reprise plus brève, selon M. Rubin.