Le géant de l'électronique japonais Sony a confirmé mercredi que son profit pour les six premiers de son exercice a chuté de 60% par rapport à celui encaissé lors de la même période de l'an passé.

Le géant de l'électronique japonais Sony a confirmé mercredi que son profit pour les six premiers de son exercice a chuté de 60% par rapport à celui encaissé lors de la même période de l'an passé.

La compagnie est touchée par la conjoncture mondiale dégradée et par la hausse du yen.

Au terme de la première moitié de l'année, Sony a dégagé un profit net de 55,79 milliards de yens (760 M$ CAN).

Ses marges se sont rétrécies et son bénéfice d'exploitation a dévissé de 63% sur un an, sur un chiffre d'affaires semestriel qui n'a pourtant décliné que de 0,2% à 4051 milliards de yens (55 G$ CAN).

Sony avait lancé la semaine dernière un sévère avertissement qui avait valu à ses actions une dégringolade de 14% en une journée à la Bourse de Tokyo.

Le groupe a confirmé mercredi qu'il ne table plus que sur un bénéfice net annuel de 150 milliards de yens soit un chute de 59% sur un an, contre 240 milliards précédemment attendus et 290 milliards espérés au départ.

Son chiffre d'affaires est envisagé à 9000 milliards de yens (+1,4% sur un an) et son profit d'exploitation à 200 milliards, moins de la moitié de l'estimation initiale et de celui de l'an dernier.

Au cours du seul deuxième trimestre (juillet à septembre), Sony a enduré un sévère retour de bâton conjoncturel alors qu'il avait profité l'an dernier à la même période d'un environnement monétaire plus clément et d'une clientèle plus encline à l'achat de ses produits-phares.

Durant les trois mois considérés, les ventes ont fléchi de seulement 0,5% sur un an à 2072,3 milliards de yens mais les marges d'exploitation ont disparu ou presque, fondant de 95% à 11 milliards de yens, à cause non seulement d'une concurrence acharnée, mais aussi, voire surtout, de la hausse de la devise japonaise, phénomène qui fausse les calculs et la fixation des prix.

Ce phénomène est particulièrement visible sur le pilier central (l'électronique/audiovisuel hors jeux vidéo, 80% de l'ensemble) dont les revenus ont baissé de 0,6% au deuxième trimestre et dont les profits d'exploitation ont dévissé de 40,5%.

«Malgré l'augmentation des ventes de écrans à cristaux liquides (LCD) dans le monde entier, des PC à l'étranger ou encore des appareils photo numériques à visée reflex, l'activité dans son ensemble a moins rapporté à cause de la hausse du yen», a expliqué Sony.

«Sans ces effets de change, les revenus de vente auraient augmenté de 5%», a-t-il précisé.

L'impossibilité actuelle de rentabiliser l'activité des jeux vidéo (malgré une nette réduction des pertes), à cause du coût de production de la console PlayStation 3 supérieur à son prix de vente, n'a rien arrangé. Pas plus que la situation déficitaire de la filiale de téléphones portables Sony-Ericsson au cours du trimestre considéré, ni les pertes des sociétés de banque et assurance du groupe, victimes de la débandade financière mondiale.

Sony s'est toutefois félicité d'avoir vendu 2,43 millions de PS3 au cours du trimestre (1,12 million de plus qu'au cours des mêmes mois de 2007), ainsi que 3,2 millions de modèles portables PSP et encore 2,5 millions de machines de salon d'ancienne génération PS2.

Autre motif de satisfaction mentionné, l'augmentation des bénéfices trimestriels de la branche cinématographique, Sony Pictures Entertainment, grâce à la forte contribution du film d'action à grand spectacle et super-héros Hancock.