Les consommateurs canadiens qui se plaignent de ne pas profiter de la hausse du dollar n'ont pas été attentifs à leur dernière visite à l'épicerie.

Les consommateurs canadiens qui se plaignent de ne pas profiter de la hausse du dollar n'ont pas été attentifs à leur dernière visite à l'épicerie.

Selon Avery Shenfeld, économiste principal chez CIBC Marchés mondiaux, le marché alimentaire a été l'un des premiers à profiter de la hausse du dollar canadien.

«Les produits qui se vendent rapidement comme les aliments et les autres matières premières font l'objet les premiers des fluctuations de devises, dit-il. Les vêtements dans les magasins ont été achetés huit mois plus tôt, tandis que les aliments ont été achetés la semaine dernière. C'est pourquoi les prix des aliments ont été ajustés plus rapidement après la montée du dollar canadien.»

Dans le secteur alimentaire, un dollar fort est particulièrement avantageux au cours de l'hiver - la période de l'année où les épiciers canadiens importent tous leurs rayons de fruits et légumes.

«Ils importent beaucoup de produits frais du Mexique et des États-Unis, dit Stéfane Marion, économiste en chef adjoint à la Banque Nationale. L'été, la production locale les rend moins dépendants des marchés étrangers.»

Au même titre que la concurrence dans le secteur de l'alimentation, la hausse du dollar canadien a été un facteur déterminant dans le contrôle de l'inflation alimentaire au Canada.

«Il n'y a pas juste des désavantages à avoir un dollar fort, dit Stéfane Marion. La montée du dollar canadien et la concurrence accrue dans le secteur de l'alimentation grâce à l'arrivée de Wal-Mart ont eu lieu en même temps. Aucun autre pays n'a subi deux chocs aussi importants en même temps sur le prix de leurs aliments.»

La Banque du Canada, qui se donne pour mandat de maintenir l'inflation entre 1% et 3%, est d'avis que l'appréciation du dollar canadien réduira encore l'inflation en 2008.

Début décembre, la Banque du Canada révisait ses estimations à la baisse, annonçant que l'inflation serait inférieure à ses cibles de 2,7% pour la première moitié de 2008 et de 1,9% pour la deuxième moitié de l'année.

«L'appréciation du dollar canadien par rapport au dollar américain a clairement eu un impact plus grand sur l'inflation au Canada que ce nous avions prévu», a rappelé son gouverneur David Dodge lundi dernier.