Les raffineurs de pétrole pourraient être incapables d'absorber une augmentation de la production de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) à cause des contraintes touchant la quantité de brut qu'ils peuvent transformer en carburants.

Les raffineurs de pétrole pourraient être incapables d'absorber une augmentation de la production de l'Opep (Organisation des pays exportateurs de pétrole) à cause des contraintes touchant la quantité de brut qu'ils peuvent transformer en carburants.

Si cela s'avère, les prix sont susceptibles de chuter sous la barre des 80$US le baril, estime Merrill Lynch & Co.

«L'augmentation progressive de l'offre de pétrole brut dépassera vraisemblablement la capacité de raffinage du marché» à cause de la croissance limitée de la capacité de traitement, soulignaient des analystes de Merrill Lynch dirigés par Francisco Blanch dans un rapport transmis par courriel hier.

L'Opep doit décider demain si elle haussera la production de pétrole pour juguler les prix qui ont atteint le niveau record de 98,18$US le baril le 23 novembre dernier. Merrill Lynch prévoit que la production de l'Opep grimpera à 32 millions de barils par jour en mars prochain comparativement à 30 millions par jour en juin dernier, en faisant l'hypothèse que l'organisme annoncera une augmentation de 500 000 barils par jour cette semaine.

Les raffineurs disposent de moyens limités pour augmenter leur capacité de traitement, soit transformer davantage de pétrole brut fourni par les pays de l'OPEP en carburants plus légers tels que l'essence et le naphte, estime Merrill Lynch.

Cette contrainte indique que l'offre additionnelle de l'OPEP pourrait excéder la demande.

La hausse des tarifs marchandises démontre qu'il y aura «une augmentation substantielle» des expéditions de pétrole brut par l'OPEP en raison d'une hausse de la production au Proche-Orient, indique Merrill Lynch.

On s'attend aussi à ce que des pays non membres de l'OPEP tels que le Kazakhstan produisent davantage au cours des trois prochains mois.

«Si le marché est incapable d'absorber l'augmentation de l'offre de brut, les prix pétroliers sont susceptibles de chuter sous la barre des 80$US le baril au cours des prochains mois», selon le rapport de Merrill Lynch.

Le début des travaux d'entretien des raffineries américaines en janvier pourrait contribuer aussi au déséquilibre entre l'offre et la demande.

Si les raffineries ne sont pas en mesure de traiter le brut additionnel, la «solution de rechange naturelle» sera d'emmagasiner le pétrole, d'après Merrill Lynch, ce qui signifie que les stocks pourraient augmenter.

D'ici la deuxième moitié de 2008, la fin des travaux d'entretien des raffineries américaines et l'augmentation de la capacité de traitement en Inde pourraient amoindrir les contraintes de raffinage, croit Merrill Lynch.

Lundi, à New York, le prix du pétrole brut pour livraison en janvier a grimpé de 60 cents à 89,31 $ US le baril.