Ils sont amoureux, l'un de l'autre, mais aussi de la fourrure, qui leur permet maintenant de gagner adéquatement leur vie. Leur boutique, Passion d'Artisans, a pignon sur rue à La Tuque, depuis un peu plus d'un an.

Ils sont amoureux, l'un de l'autre, mais aussi de la fourrure, qui leur permet maintenant de gagner adéquatement leur vie. Leur boutique, Passion d'Artisans, a pignon sur rue à La Tuque, depuis un peu plus d'un an.

Mercredi, ils ont ouvert toutes grandes leurs portes à la population. "On ne veut pas que ce métier-là disparaisse", lance fièrement Michelle Audy, propriétaire, qui vit l'aventure aux côtés de son conjoint, Henrick Moisan.

En fait, si l'on a tenu telle activité, c'est que les affaires vont plutôt bien, tant au point de vue commercial que particulier. Mais en revanche, la jeune entreprise reste plutôt inconnue du grand public. Ce pourquoi, d'ailleurs, le Fonds communautaire d'emprunt de la Mauricie a choisi d'investir financièrement dans le soutien de cette entreprise, ce qui constitue une première dans le Haut-Saint-Maurice. "On avait besoin du milieu. Ça grossissait, on avait des contrats commerciaux, mais on manquait de fonds pour se procurer de la matière première", explique la jeune femme d'affaires.

La sympathique boutique est située sur le boulevard Ducharme, à même la résidence familiale. Une toute petite superficie, à l'étage, en guise de salle de montre, et un sous-sol voué à la production. Le tout, dans une maison empreinte d'histoire. "C'est une maison ancestrale en plus, explique Mme Audy. J'ai appris que mon arrière-arrière-grand-père restait ici."

C'est justement pour préserver les traditions que la petite famille latuquoise s'est lancée dans la mise en valeur de la fourrure, via différents produits dérivés. On y confectionne mitaines, foulards, encolures, manteaux, jetées, chapeaux, en plus d'offrir un service de tissage, artisanal lui aussi. "On fonctionne avec nos coups de coeur, on a une approche très personnelle. On voulait faire comme dans le temps", note Henrick Moisan, lui-même ancien trappeur.

Passion d'Artisans pourrait donc devenir l'un des exemples de succès en matière de micro-crédit. En recevant un montant global de 20 000 $, répartis selon différentes enveloppes en provenance de la Société d'aide au développement des collectivités (SADC) et du fonds d'emprunt, sous forme de subvention ou de prêts, Michelle Audy et Henrick Moisan entendent bien prendre d'assaut le marché commercial.

En ce qui concerne le Fonds régional d'emprunt, il s'est doté d'une enveloppe totale de 30 000 $ vouée à la Haute-Mauricie et d'autres projets pourront donc en bénéficier dans la prochaine année.

eric.lallier@lenouvelliste.qc.ca