Un joint torique (o-ring) mal placé est à l'origine du blocage qui a empêché le train d'atterrissage droit de bien se déployer sur l'avion Bombardier Q400 de Scandinavian Airlines (SAS) qui a raté son atterrissage à Copenhague, samedi.

Un joint torique (o-ring) mal placé est à l'origine du blocage qui a empêché le train d'atterrissage droit de bien se déployer sur l'avion Bombardier Q400 de Scandinavian Airlines (SAS) qui a raté son atterrissage à Copenhague, samedi.

C'est ce qu'indique un rapport préliminaire de la Commission d'enquête sur les accidents d'aviation civile du Danemark, publié mardi.

Selon les enquêteurs, un joint torique bloquait le vérin qui permet au train d'atterrissage droit de se déployer. On ne sait pas comment il a abouti là, mais la Commission affirme qu'il ne provenait pas du vérin lui-même.

L'organisme précise que ce problème «n'est pas relié» à celui qui a causé l'atterrissage d'urgence de deux autres Q400 de SAS, en septembre.

Bombardier [[|ticker sym='T.BBD.B'|]] voit dans ce rapport une confirmation de la thèse qu'il défend depuis samedi.

«Ce n'est pas le même problème qu'avec les deux accidents précédents, où il y avait eu de la corrosion sur les vérins de rentrée», a expliqué un porte-parole du constructeur montréalais, Marc Duchesne, dans un entretien téléphonique.

«Dans ce cas-ci, il y a clairement une pièce qui s'est retrouvée dans l'ensemble du train d'atterrissage alors qu'elle n'en fait même pas partie. Pourquoi cette pièce-là était-elle là? C'est la question qu'il faut se poser.»

Pour l'instant, Bombardier n'a pas l'intention de recommander aux transporteurs quelque changement que ce soit aux procédures de maintenance des Q400.

«Notre enquête interne démontre que le système d'atterrissage est sans faille et qu'il n'y a pas de problème systémique avec ce train d'atterrissage-là», a soutenu M. Duchesne.

Selon lui, les autorités vont se pencher sur le rôle des employés d'entretien de SAS.

«Ils vont sûrement aller voir du côté des carnets de maintenance de ces avions-là chez SAS et voir qui a touché à ça la dernière fois et pourquoi», a glissé le porte-parole.

Un autre rapport de la commission danoise, publié lundi, indiquait que les pilotes ont tenté à deux reprises de déployer le train d'atterrissage droit, sans succès. Ils ont ensuite recouru à la procédure de déploiement d'urgence, qui n'a pas réussi non plus. Ils se sont alors résolus à effectuer un atterrissage d'urgence.

L'enquête se poursuit, a noté l'organisme.

Aucun passager n'a été blessé lors de l'évacuation d'urgence de l'avion, qui s'est faite en une trentaine de secondes.

Dimanche, SAS a annoncé qu'elle n'utiliserait plus ses Q400 afin de répondre aux craintes de ses clients. Des centaines de vols ont dû être annulés en attendant que le transporteur trouve des avions de rechange.

Se disant «préoccupée» par la série d'accidents impliquant les Q400, l'Agence européenne de la sécurité aérienne a convoqué d'urgence des représentants de Bombardier à une «rencontre de crise» la semaine prochaine.

SAS demande une indemnité de 77 M$ à Bombardier pour les accidents de septembre. Une autre réclamation pourrait bien suivre dans la foulée de l'atterrissage difficile de samedi.

À la fin septembre, un Q400 du transporteur allemand Augsberg Airways avait atterri à Munich sur le nez en raison de la défaillance du train avant. Marc Duchesne a précisé mardi que la cause de cet incident était l'absence d'un ressort dans le train d'atterrissage.

À la Bourse de Toronto, mardi, le titre de Bombardier a diminué de sept cents, soit 1,3 pour cent, pour clôturer à 5,27 $.