Quand un client s'achète un Hummer avec des billets de 20$, il y a de très fortes chances qu'il s'agisse de blanchiment d'argent.

Quand un client s'achète un Hummer avec des billets de 20$, il y a de très fortes chances qu'il s'agisse de blanchiment d'argent.

C'est ce genre d'exemple qu'est venu donner l'ex-policier Pierre Primeau à la Conférence sur le blanchiment d'argent hier. M. Primeau a agi comme directeur du fameux bureau de change de la GRC, à Montréal, de 1990 à 1994, qui a permis l'arrestation de membres de la mafia.

Les opérations de blanchiment sont multiples. Au début des années 90, il n'y avait qu'une trentaine de bureaux de change à Montréal. Aujourd'hui, il y en a plus de 300, parfois situés dans l'arrière-boutique d'un nettoyeur ou d'un agent de voyages, dit-il.

Cinéma maison, ordis et installation de piscines payées comptant sont tous des exemples de transactions douteuses. D'autres sont plus sophistiquées.

Récemment, une organisation s'est fait créditer des fonds obtenus en petites coupures en utilisant les services d'une firme de transport de valeur. Une autre blanchissait ses fonds grâce à des forfaits vacances à l'étranger qui n'existaient pas. Marchés aux puces, forfait cadeau et magasins internet sont tous des moyens de blanchir des fonds.

Pierre Primeau a spécifiquement nommé le service de transfert bancaire Western Union, mis à l'amende aux États-Unis pour son laxisme. «Les criminels ont appris à s'en servir et même à exploiter des franchises. Le gouvernement américain les a menacé et mis à l'amende et Western Union a dû s'ajuster. Mais il s'en passe encore beaucoup», soutient M. Primeau.