Le gendarme de la concurrence de l'Australie a fait part de ses réticences vendredi sur la tentative de rachat hostile du géant minier australien BHP Billiton (BHP) sur Rio Tinto (RTP).

Le gendarme de la concurrence de l'Australie a fait part de ses réticences vendredi sur la tentative de rachat hostile du géant minier australien BHP Billiton [[|ticker sym='BHP'|]] sur Rio Tinto [[|ticker sym='RTP'|]].

Les autorités estiment que la fusion pourrait perturber la concurrence sur le marché mondial du minerai de fer.

Dans un communiqué, la Commission de la consommation et de la concurrence (ACCC) estime que si BHP Billiton réussit à s'emparer de Rio Tinto, cela réunirait deux grands fournisseurs mondiaux d'une matière première essentielle pour les fabricants d'acier.

«Les enquêtes du marché menées par l'ACCC révèlent que l'offre de rachat pourrait susciter des craintes sur la concurrence liée à l'offre mondiale à l'étranger de minerai de fer», estime-t-elle.

«Du fait que l'offre de rachat affaiblit la concurrence dans l'offre mondiale à l'étranger de minerai de fer, cela aura vraisemblablement pour effet d'augmenter les prix mondiaux du minerai de fer, ce qui entraînera une hausse des prix payés par les fabricants d'acier en Australie», poursuit-elle.

BHP Billiton et Rio Tinto sont les premier et troisième groupes miniers mondiaux.

Rio Tinto tente depuis des mois de se défendre contre son compatriote et rival BHP Billiton, qui a lancé sur lui en février une offre d'acquisition hostile d'un montant de 147,4 G$ US, record pour le secteur, en faisant valoir auprès de ses actionnaires ses propres perspectives de croissance et de création de valeur.

Du fait de l'évolution du prix des actions, Dow Jones Newswires évalue dorénavant l'offre à 148,2 G$ US.

De son côté, BHP s'efforce actuellement d'obtenir le feu vert des autorités de la concurrence de différents pays, qui est nécessaire pour mettre à exécution son offre de rachat. L'Union européenne s'est donnée jusqu'au 9 décembre pour examiner le dossier.

La Chine, dont l'énorme besoin en matériaux de base a provoqué une flambée des prix du minerai de fer, avait fait part de ses inquiétudes sur une fusion qui créerait un géant aux pouvoirs trop importants sur les prix des matières premières.

L'enquête de l'ACCC montre que l'offre de rachat «pourrait permettre à la nouvelle entité d'augmenter les prix du minerai de fer sur le marché australien bien plus qu'une hausse des prix mondiaux du minerai de fer».

La nouvelle entité pourrait également influencer l'offre et les prix mondiaux du minerai de fer, poursuit la Commission.

Cependant, l'ACCC estime que l'offre de charbon, de bauxite, d'or ou d'uranium ne devrait pas être affectée par une fusion des deux groupes.

La Commission, qui a commencé son enquête au début de juin, a indiqué qu'elle devrait rendre ses conclusions pour le 1er octobre.