Le parcours professionnel de Daniel Langlois, le fondateur de la maison Softimage, n'a rien d'ordinaire. Et pour cause, le pionnier des nouvelles technologies du cinéma a fait le choix, dès la fin de ses études, de ne jamais suivre les sentiers battus. Aujourd'hui, sa contribution au Septième Art est saluée dans les plus grands studios.

Le parcours professionnel de Daniel Langlois, le fondateur de la maison Softimage, n'a rien d'ordinaire. Et pour cause, le pionnier des nouvelles technologies du cinéma a fait le choix, dès la fin de ses études, de ne jamais suivre les sentiers battus. Aujourd'hui, sa contribution au Septième Art est saluée dans les plus grands studios.

"Il ne faut pas toujours suivre les chemins traditionnels", a-t-il confié, la semaine dernière, lors d'une entrevue exclusive qu'il a accordée au Droit, après avoir reçu un doctorat honorifique de l'Université d'Ottawa. En 1980, se rappelle-t-il, il n'y avait que 10 ou 15 personnes qui croyaient que l'informatique - alors une technologie naissante - allait révolutionner le grand écran. "Mais elles y ont cru assez pour ouvrir la voie à une toute nouvelle dimension", relate-t-il.

Né au Saguenay en 1957, M. Langlois s'intéresse très tôt aux arts et décroche un baccalauréat en design à l'Université du Québec à Montréal (UQAM), à la fin des années 1970. À sa sortie de l'université, le créateur avait le choix entre la poursuite d'une carrière en design ou un emploi bénévole à l'Office national du film (ONF). Alors que la plupart des nouveaux diplômés auraient opté instinctivement pour la stabilité d'une carrière dans leur domaine d'expertise, M. Langlois s'est plutôt laissé guidé par un désir d'exploration et de dépassement qui, dit-il, lui a ouvert des portes dont il ignorait même l'existence.

"C'était bien plus important pour moi que qu'avoir un job. Ça m'a permis de faire des choses que je ne pensais jamais faire", raconte M. Langlois. À l'ONF, il fait la connaissance d'un de ses fondateurs, Norman Mclaren, un pionnier du cinéma d'animation, dont l'oeuvre l'avait grandement influencé au cours de son enfance. "L'ONF a été comme ma deuxième école, après l'université", illustre-t-il.

Daniel Langlois travaille à l'ONF pendant sept ans, de 1979 à 1986. Les explorations auxquelles il s'adonne dans le domaine du cinéma d'animation l'encouragent à fonder sa première entreprise de production, Softimage, avec laquelle il développe une expertise reconnue mondialement. "Ça m'a amené à faire des choses fantastiques", explique le créateur, qui a notamment participé à la conception des effets spéciaux du film à succès Jurassic Park, réalisé par Steven Spielberg en 1993.

Fondation éponyme

Dans les années 1990, M. Langlois vend Softimage pour une somme d'environ 200 millions $ et, avec une partie de ces fonds, il crée, en 1997, sa fondation éponyme qui vient soutenir la recherche dans les domaines technologique, artistique et scientifique. "Je n'avais pas besoin d'autant d'argent, alors j'ai voulu enrichir mon milieu. Le but de la Fondation est d'aider à comprendre l'impact des technologies dans notre environnement social", précise-t-il.

D'année en année, la Fondation Daniel Langlois soutient les projets de recherche d'une trentaine d'artistes qui s'interrogent et développent une conscience critique quant à la place qu'occupe la technologie dans le monde. "La Fondation travaille beaucoup avec les pays en voie d'émergence, qui sont souvent les plus affectés par les nouvelles technologies", affirme le philanthrope.

Depuis 10 ans, M. Langlois est à la tête des productions Ex-Centris, un haut lieu du cinéma de répertoire et des nouvelles technologies du Septième Art. Il a également reçu des doctorats honorifiques des universités Concordia, McGill et de Sherbrooke. Récemment, c'était au tour de l'Université d'Ottawa de l'introniser dans son cercle des docteurs honoris causa. À cette occasion, Daniel Langlois a souhaité que son succès professionnel soit une source d'inspiration pour les nouveaux diplômés. "Croyez à vos rêves, réalisez vos rêves. Choisissez-en un ou deux, pas 10, et allez-y à fond", a-t-il exhorté.