L'action de Bradford&Bingley, le plus important prêteur hypothécaire au Royaume-Uni, a connu hier sa pire dégringolade à vie après avoir annoncé son intention de vendre des actions à un rabais de 33%, précisant que le marché de l'habitation se détériorait.

L'action de Bradford&Bingley, le plus important prêteur hypothécaire au Royaume-Uni, a connu hier sa pire dégringolade à vie après avoir annoncé son intention de vendre des actions à un rabais de 33%, précisant que le marché de l'habitation se détériorait.

Hier à Londres, le titre de Bradford&Bingley s'échangeait en baisse de 24% à 67,25 pence à mi-journée, ce qui conférait à la banque une valeur de 417 millions de livres.

Bradford&Bingley a annoncé qu'il réduisait le prix attendu de ses actions, tout en précisant qu'il vendra une participation de 23% à au fonds privé TPG au prix de 179 millions de livres (353 millions US). Au cours des quatre premiers mois de l'année, la banque a subi une perte de 8 millions de livres et le PDG de l'entreprise, Stephen Crawshaw, a démissionné pour des raisons de santé.

L'injection de capital par TPG, de Fort Worth au Texas, pour stabiliser Bradford&Bingley intervient près de neuf mois après que le gouvernement britannique s'est porté à la rescousse de Northern Rock, troisième prêteur hypothécaire en importance du Royaume-Uni.

Les prix des actions des banques britanniques, y compris HBOS, premier prêteur hypothécaire du pays, sont en baisse, le marché craignant que les saisies n'augmentent au moment où le marché de l'habitation connaît des moments difficiles.

«Ils signalent clairement une détérioration du marché de l'habitation et de la qualité du crédit dans son ensemble», soutient Robert Talbut, responsable londonien des placements de Royal London Asset Management, qui gère des actifs de 60 milliards US, y compris des actions de Bradford&Bingley.

«Nous ne sommes pas sortis du bois en ce qui concerne la crise du crédit et les effets se répercutent sur toute l'économie», ajoute-t-il.

L'action de Bradford&Bingley a chuté de 75% cette année, pire performance du sous-indice FTSE All-Share Bank.

Hier, Fitch Ratings a revu à la baisse la cote de Bradford&Bingley.

À la Bourse de Londres, l'action de HBOS, d'Édimbourg, en Écosse, laissait 14%, pire dégringolade depuis son placement initial en septembre 2001, et elle se négociait à 365 pence à mi-séance.

De son côté, le titre de Alliance&Leicester, de Londres, qui tire le quart de ses revenus de prêts hypothécaires, cédait 4,4%.

TPG, société fondée par David Bonderman et Jim Coulter et connue naguère sous le nom de Texas Pacific Group, a racheté l'an dernier TXU Corp, plus important rachat par endettement de l'histoire américaine. L'entreprise a aussi participé à un investissement de 7 milliards US dans Washington Mutual, première société d'épargne et de prêts des États-Unis.

L'investissement dans Bradford&Bingley serait le premier effectué par TPG en Europe depuis que le fonds a acquis Télédiffusion de France en octobre 2006, selon des données compilées par Bloomberg.

Bradford&Bingley a précisé que les paiements sur prêts accusant un retard de trois mois ou plus avaient atteint 2,16% de tous les prêts à la fin d'avril dernier comparativement à 1,63% le 31 décembre dernier.

M. Crawshaw, 47 ans, sera remplacé au poste de PDG par le président Rod Kent jusqu'à ce qu'on lui trouve un successeur, a fait savoir Bradford&Bingley.