Le constructeur automobile américain Ford (F), qui a nettement réduit ses pertes en 2007 après le trou record enregistré en 2006, a décidé d'accélérer encore ses réductions de coûts, et donc de postes, pour s'adapter au ralentissement économique en cours aux États-Unis.

Le constructeur automobile américain Ford [[|ticker sym='F'|]], qui a nettement réduit ses pertes en 2007 après le trou record enregistré en 2006, a décidé d'accélérer encore ses réductions de coûts, et donc de postes, pour s'adapter au ralentissement économique en cours aux États-Unis.

Ford va proposer d'ici le 17 mars un nouveau plan de départs volontaires aux ouvriers affiliés au syndicat de branche UAW.

Le groupe espère boucler ce nouveau plan social «d'ici la fin de l'année», voire au premier semestre, après avoir déjà réalisé plus de 40 000 départs volontaires depuis 2006, grâce à un accord âprement négocié avec l'UAW.

Cette année, «environ 12.000 personnes sont éligibles à un départ en retraite en Amérique du Nord», évalue le directeur financier Don Leclair, tout en concédant ne pas savoir combien partiront effectivement.

À la fin 2007, le constructeur employait environ 64 000 ouvriers syndiqués à l'UAW - qui bénéficient de conditions salariales et sociales bien supérieures aux autres salariés - et environ 23 700 autres employés.

Cette nouvelle initiative doit permettre d'atteindre comme prévu les 2,6 à 3,2 G$ d'économies sur les coûts fixes en 2008, à comparer avec les 5 milliards visés sur l'ensemble de la période 2006-2008.

Le PDG Alan Mulally a écarté la possibilité de réductions d'effectifs supplémentaires, tout en indiquant «qu'il y a toujours des moyens d'améliorer en permanence la productivité».

«Nous allons continuer à accélérer la sortie de nouveaux produits, réduire la complexité des véhicules et ajuster notre production à un environnement changeant», a indiqué ce dernier.

Tous ces efforts doivent aider Ford «à atteindre (ses) objectifs malgré un environnement difficile», a souligné Alan Mulally. En l'occurence: tenir le calendrier d'un retour à la rentabilité en 2009.

En 2008, promet la direction, la perte nette sera moins importante que celle de 2,7 G$ accusée en 2007. Cette perte marquait déjà un net redressement par rapport à celle, historique, de 12,6 G$ en 2006.

Notamment, les charges exceptionnelles liées à la restructuration devraient continuer de s'atténuer en 2008.

En 2007, le coût du plan de redressement a une nouvelle fois pesé sur la rentabilité de Ford, à hauteur de 3,9 G$ avant impôts.

En 2006, les résultats du constructeur avaient été plombé par près de 10 G$ de charges pour financer des fermetures d'usines, des réductions d'activité et le début des départs volontaires chez ses employés.

Ford est resté évasif jeudi sur la facture des départs de 2008.

Les conditions financières proposées sont «similaires» aux précédents plans de départ, et leur coût sera intégré dans les comptes de Ford «à mesure qu'ils auront lieu», selon le directeur financier.

Ford, qui a perdu en 2007 la place de numéro 2 de l'automobile aux États-Unis au profit du japonais Toyota, vise sur son marché intérieur une part de marché «dans le bas de la fourchette des 14-15%».

Il a ainsi admis qu'il allait encore continuer à perdre du terrain: en 2007, ses parts de marchés se situaient à 14,8%, selon le cabinet Autodata.

Néanmoins, les objectifs de Ford étaient jugés encourageants par plusieurs analystes. La perte nette est conforme aux attentes et le chiffre d'affaires 2007, en hausse de 8,6% à 173,9 milliards, «est même supérieur au consensus du marché», relève Jeffrey Ham, de Briefing.

«Mais il reste encore des progrès à faire pour sortir des véhicules aux goûts des consommateurs, et alléger la structure opérationnelle», estime-t-il.