Avant de s'installer à Bécancour, l'entreprise norvégienne Renewable Energy Corp a non seulement obtenu du gouvernement québécois un bon tarif d'électricité, mais surtout l'assurance que sa facture n'augmentera pas de plus que 2,4% par année pendant 20 ans.

Avant de s'installer à Bécancour, l'entreprise norvégienne Renewable Energy Corp a non seulement obtenu du gouvernement québécois un bon tarif d'électricité, mais surtout l'assurance que sa facture n'augmentera pas de plus que 2,4% par année pendant 20 ans.

Au moment où les prix de l'énergie s'affolent, un tel plafonnement des hausses de tarifs est un avantage considérable pour une entreprise. Mais ça reste un rêve pour les autres clients d'Hydro-Québec, qui ne savent jamais de combien leur facture d'électricité augmentera chaque année.

Hydro vient de demander à la Régie de l'énergie une hausse de 2,9% pour 2009. Depuis 2004, deux hausses de tarifs ont été supérieures à 2,4%, soit en 2004 (4,4%) et en 2006 (5,3%).

REC Group construira une usine de traitement du silicium de 1,2 milliard US à Bécancour et emploiera 300 personnes. Elle paiera son électricité au tarif industriel courant (tarif L), mais l'augmentation de ce tarif est limitée à 2,4% par année.

Ainsi, l'entreprise paiera pendant 20 ans le moins cher de deux possibilités. Si Hydro obtient de la Régie de l'énergie une hausse de tarifs moins élevée que 2,4%, la facture de REC augmentera de ce pourcentage, le même que celui de tous les autres clients de la société d'État. Si la hausse approuvée par la Régie est supérieure à 2,4%, REC ne paiera que 2,4%.

Les alumineries Alcan et Alcoa, qui ont annoncé récemment des investissements dans l'expansion et la modernisation de leurs installations, profitent de contrats du même genre, avec augmentations plafonnées. REC est la première entreprise qui n'est pas une aluminerie à profiter de ces conditions particulières prévues dans la stratégie énergétique publiée par le gouvernement Charest en 2006.

C'est d'ailleurs le gouvernement, et pas Hydro-Québec, qui négocie avec chaque entreprise dont les besoins dépassent 50 mégawatts et qui demande des tarifs préférentiels.

Dans le cas de REC Group, qui veut traiter le silicium pour l'utiliser dans la fabrication de panneaux solaires, les retombées économiques ont été jugées assez intéressantes pour justifier l'octroi «d'un genre de corridor contre les augmentations de tarifs», a expliqué à La Presse Affaires, Daniel Bienvenue, sous-ministre associé au ministère des Ressources naturelles. Selon lui, toutes les entreprises qui utilisent beaucoup d'énergie veulent une certaine prévisibilité de leurs tarifs et l'assurance donnée par le gouvernement ne leur suffit pas. Il leur faut un contrat en bonne et due forme.

L'avantage de la formule utilisée avec REC est qu'elle apporte à la fois la prévisibilité désirée par l'entreprise et une stabilité des revenus pour le gouvernement, a expliqué le sous-ministre.

Selon lui, à long terme, le gouvernement obtiendra l'équivalent du tarif L, tout en encourageant le développement économique.

Les grandes entreprises paient déjà moins cher pour leur électricité que le client résidentiel. Depuis la dernière hausse de 2,9% en vigueur le 1er avril dernier, le tarif L est de 4,2 cents le kilowattheure tandis que le tarif résidentiel moyen est 7 cents le kilowattheure.