La grande majorité des banques centrales mondiales ont vu les signes de la crise du crédit cinq ans avant qu'elle ne survienne l'été passé.

La grande majorité des banques centrales mondiales ont vu les signes de la crise du crédit cinq ans avant qu'elle ne survienne l'été passé.

Ces révélations sont celles de David Dodge, ancien gouverneur de la Banque du Canada qui s'est livré au quotidien torontois Globe and Mail.

M. Dodge a toutefois ajouté qu'aucune des institutions de régulation n'avait vu «cette période de grands dangers financiers et de troubles» qui a suivi la chute du marché du crédit.

«Nous le savions depuis très longtemps, déjà en 2003 et 2004», a-t-il avancé dans un entretien où il s'est démarqué par un franc-parler.

Surchauffe du marché immobilier

Selon lui, le plus grand danger était la surchauffe du marché immobilier américain et la prolifération des titres de crédit basés sur les hypothèques. Une situation qui a laissé «les investisseurs et la grande majorité des institutions financières exposées à des pertes de milliards de dollars», affirme-t-il.

M. Dodge dit aussi que plusieurs intervenants de premier plan avaient été avertis de la situation dont l'ex-patron de la Réserve fédérale américaine Alan Greenspan.

Mais «Wall Street et d'autres régulateurs» n'ont pas pris en compte les voyants rouges, poursuit-il.

M. Dodge souligne qu'il était difficile pour les banques de réagir car «il y avait cette perception que si vous rendez les hypothèques plus accessibles, vous aidez les propriétaires de maisons».

Mais selon l'ex-gouverneur, cette façon de faire «faisait (finalement) monter le prix des maisons».

En vue d'éviter une autre crise, M. Dodge croit qu'une règlementation plus sévère doit être imposée tout en recommandant une approche plus centrale et interventionniste.

David Dodge occupe maintenant un poste de conseiller principal chez Bennett Jones.