Flambée du prix du diesel, ralentissement économique... C'est plus qu'il n'en faut pour mettre à mal les résultats financiers des principaux transporteurs nord-américains de marchandises.

Flambée du prix du diesel, ralentissement économique... C'est plus qu'il n'en faut pour mettre à mal les résultats financiers des principaux transporteurs nord-américains de marchandises.

Le plus récent au pilori: le Canadien Pacifique [[|ticker sym='T.CP'|]], colosse ferroviaire dirigé de Calgary, qui a confirmé hier une chute de 40% de son profit net à son deuxième trimestre de 2008.

Même avertis, les investisseurs boursiers ont mal accueilli ce résultat. Les actions du CP ont été recalées de 3,6%, à 64,21$. C'est un prix un peu meilleur que le creux de 57$ atteint en janvier, mais encore bien inférieur à leur niveau de 87$ d'il y a un an.

Précédemment, le principal concurrent du CP, le Canadien National [[|ticker sym='T.CNR'|]], avait annoncé lundi soir une baisse de 11% de son bénéfice pour le trimestre terminé le 30 juin.

Mais les investisseurs boursiers s'attendaient à pire de la part du géant ferroviaire dirigé de Montréal. Conséquence: ils ont poussé hier ses actions en hausse de 4,5%, à 53,28$, à la Bourse de Toronto.

Du côté du transport routier, les investisseurs appréhendent des résultats encore dégradés parmi les grandes entreprises de camionnage.

Entre autres, la société TransForce [[|ticker sym='T.TIF'|]], dirigée de Montréal, qui doit annoncer ses résultats de deuxième trimestre mardi prochain, le 29 juillet. Les analystes qui l'ont à l'oeil prévoient en moyenne un bénéfice net en baisse de près d'un tiers (29%) par rapport à celui du trimestre correspondant l'an dernier, qui avait atteint 26 millions.

D'ailleurs, en Bourse, l'action de TransForce demeure dépréciée de 46% depuis un an, malgré le léger regain d'un creux atteint à la mi-mars dernier.

Entre-temps, au Canadien Pacifique, le profit net du deuxième trimestre a rechuté à 155 millions, ou 1$ par action, comparativement à 257 millions, ou 1,64$ par action, il y a un an.

Pourtant, les revenus trimestriels bruts du CP, à 1,2 milliard, étaient pratiquement inchangés par rapport au deuxième trimestre de 2007.

Et ce, malgré une baisse marquée du volume de marchandises transportées dans certains secteurs en crise, comme l'industrie automobile (-12%) et les produits forestiers (-22%).

Selon ses dirigeants, le CP a pu augmenter ses tarifs d'environ 2% en tout malgré le léger fléchissement du volume global transporté.

Néanmoins, ces hausses de tarifs n'ont pas suffi à compenser le surcoût considérable de 33% du carburant, qui est le deuxième poste de dépenses en importance au CP, après les salaires.

Aussi, le CP a dû éponger au deuxième trimestre les frais occasionnés par une inondation d'importants tronçons ferroviaires dans le Midwest des États-Unis.

Hausse de revenus

Pour la suite de l'exercice 2008, les dirigeants du CP s'attendent encore à une hausse de revenus de l'ordre de 6%, sur une base annualisée.

Leurs attentes s'appuient surtout sur un espoir de regain économique aux États-Unis à l'automne et en fin d'année.

Toutefois, les dirigeants du CP ont abaissé de 8% leur cible de bénéfice net pour tout l'exercice 2008, autour de 4,10$ par action.

«C'est une révision à la baisse plus prononcée que ce à quoi on s'attendait», a signalé l'analyste Fadi Chamoun, de UBS Investment à Toronto, dans une brève note à ses clients-investisseurs.