Les prix du riz continuent de battre record sur record, portés par l'arrêt des exportations indiennes et par la dépendance de plusieurs pays importateurs, ont indiqué jeudi des analystes.

Les prix du riz continuent de battre record sur record, portés par l'arrêt des exportations indiennes et par la dépendance de plusieurs pays importateurs, ont indiqué jeudi des analystes.

Le prix de référence du riz thaïlandais a augmenté de près de 30% entre décembre et février, pour atteindre 464 dollars la tonne en moyenne sur ce dernier mois, selon les chiffres de la Banque mondiale.

La Thaïlande est le premier exportateur mondial de riz.

Jeudi, le contrat pour livraison en mai sur le marché à terme de Chicago (CBot) a poursuivi sa progression, représentant l'équivalent de 447 dollars la tonne. La valeur du contrat à terme a doublé en un an et pris plus de 40% depuis mi-janvier.

Pour Bill Nelson, analyste de Wachovia Securities, la diminution volontaire des volumes exportés par l'Inde depuis octobre a créé «un déséquilibre», dont les répercussions se sont fait sentir depuis.

Après avoir suspendu totalement les exportations début octobre, le gouvernement indien était partiellement revenu sur sa décision deux semaines plus tard, mais a continué depuis à imposer de lourdes restrictions aux exportations.

Mardi, l'Inde, troisième exportateur mondial, a de nouveau annoncé la suspension totale de ses ventes à l'étranger.

Des décisions justifiées par la volonté du gouvernement de maîtriser l'inflation et de garantir l'autosuffisance de ses populations.

Pour les mêmes raisons, le deuxième exportateur mondial, le Vietnam, a également annoncé le 28 mars une réduction de ses exportations de riz.

Septième exportateur mondial, l'Égypte a fait savoir, le même jour, qu'elle interrompait ses exportations pour six mois.

La demande des grands pays importateurs, dont les Philippines, l'Indonésie ou le Bangladesh dépasse aujourd'hui l'offre.

Une situation telle qu'aux Philippines, l'armée a assigné jeudi des troupes à la distribution de riz dans les quartiers pauvres de Manille.

Le secrétaire à la Justice, Raul Gonzalez, a parlé de «situation d'urgence».

La flambée est telle que l'«on voit des producteurs thaïlandais refuser de vendre», ceux-ci spéculant sur une poursuite de la hausse, explique M. Nelson.

Enfin, si ce n'est «sans doute pas un facteur déterminant» dans l'explosion des cours, quelques investisseurs spéculatifs «ont probablement pris position» sur ce marché, aggravant encore la tendance, ajoute l'analyste.