Lundi dernier, la Bourse a plongé en eaux profondes. Malgré le rebond des derniers jours, l'indice S&P/TSX reste en baisse de 12% depuis son quasi sommet d'octobre dernier.

Lundi dernier, la Bourse a plongé en eaux profondes. Malgré le rebond des derniers jours, l'indice S&P/TSX reste en baisse de 12% depuis son quasi sommet d'octobre dernier.

De nombreux titres ont perdu plus du quart de leur valeur. Lorsque tout est rouge, même les titres de qualité écopent. Les investisseurs qui ont l'estomac solide, peuvent en profiter pour aller à la pêche aux aubaines.

Un diachylon S.V.P.

Pour éviter que votre portefeuille ne soit trop écorché en cas de chute, pourquoi pas des actions d'une pharmacie?

Récession ou pas, les consommateurs ont toujours besoin de médicaments, ce qui fait de la santé un secteur défensif par excellence.

Luc Girard, directeur du groupe conseil en portefeuilles chez Valeurs mobilières Desjardins, pointe le titre du Groupe Jean-Coutu, amoché par ses déboires aux États-Unis.

Mais la bannière américaine Rite Aid ne représente que 2$ par action de Jean-Coutu. Et du côté canadien, les activités vont bien, souligne-t-il.

Autre choix défensif: l'épicier Metro. Son action y a goûté depuis que Loblaw montre les dents, avec une politique de prix plus concurrentiels, note M. Girard. Mais encore-là, les épiciers sont moins sensibles aux cycles économiques.

Idem pour les sociétés de services publics et de télécommunication. Dans ces secteurs, M. Girard préfère TransCanada et Rogers Communications.

Mais le secteur des services public a beaucoup mieux résisté à la récente débâcle, souligne Pierre Lapointe, stratège adjoint à la Financière Banque Nationale. Il préfère plutôt racheter des financières.

Des dividendes jamais vu

En ce moment, le dividende des banques mérite une attention très particulière. Le rendement moyen s'élève à 4,1%, un taux supérieur à celui des obligations du gouvernement 10 ans (3,9%).

Du jamais vu! «En moyenne, depuis 35 ans, le dividende des banques équivaut à la moitié de celui des obligations», dit M. Lapointe.

On ne peut pas exclure une troisième vague de radiation d'actifs à cause du papier commercial, qui secouerait les titres des banques.

Mais pas au point de les obliger à réduire leur dividende, estime François Rainville, de BMO Banque privée Harris.

«Les banques canadiennes n'ont jamais été si bien capitalisées», dit M. Rainville.

À long terme, elles s'en relèveront: si vous achetez une action que vous la conservez 10 ans dans votre tiroir, il y a fort à parier qu'elle aura pris de la valeur.

Entre-temps, vous aurez eu un taux de rendement supérieur à une obligation de 10 ans. C'est encore plus vrai si votre action est dans un compte non-enregistré, car le fisc est moins gourmand pour les dividendes que pour les revenus d'intérêt.

La Banque Royale, la Banque TD, la Banque Scotia, sont des titres bancaires qui reviennent souvent sur les lèvres des experts. La Financière Manuvie reçoit aussi beaucoup d'éloges, tout comme la Financière Power.

Les investisseurs peuvent aussi acheter l'indice des sociétés financières au Canada, sous forme de fonds négocié en Bourse.

L'or à 1000$US

M. Lapointe est aussi très optimiste pour les aurifères. Il est vrai que le prix de l'or a déjà beaucoup monté.

Mais si l'économie américaine est en difficulté, si la Fed baisse encore les taux d'intérêt... le billet vert baissera encore. Le prix de l'or, qui se négocie en dollars US, montera alors d'autant.

En même temps, si l'inflation augmente à cause de l'éveil des marchés émergents, l'or sera doublement gagnant. L'or joue normalement le rôle de protection contre l'inflation.

«La stagflation. C'est le scénario idéal pour l'or. Mais ça ne veut pas dire que ça va arriver», M. Rainville qui s'attend néanmoins à ce que l'or atteigne 1000$US l'once, en 2008.

«Les actions des sociétés aurifères n'ont jamais été si basses, par rapport au prix de l'or», ajoute M. Lapointe.

D'autres titres de ressources se négocient à rabais, estime M. Rainville. Si le prix du pétrole se maintient le moindrement, la société pétrolière Nexen affichera une énorme une croissance de ses cash-flow d'opération, ce qui fait de son titre une aubaine. Même logique pour le titre de Suncor.