Après avoir travaillé pendant 24 ans dans les secteurs de l'énergie, du génie-conseil et des transports, Patrice Pelletier vit quelque chose de totalement nouveau depuis son arrivée à la tête du port de Montréal, en octobre 2007.

Après avoir travaillé pendant 24 ans dans les secteurs de l'énergie, du génie-conseil et des transports, Patrice Pelletier vit quelque chose de totalement nouveau depuis son arrivée à la tête du port de Montréal, en octobre 2007.

«Pour la première fois de ma vie, je peux sentir l'économie, dit il lors d'une entrevue dans les locaux de l'Administration portuaire, à l'extrémité est du port. Quand le dollar baisse et que les exportations montent, on le voit ici, de jour en jour et de mois en mois.»

M. Pelletier est à même de constater l'importance des ports pour l'économie canadienne. Il cite le rapport de la Commission pour la libération de la croissance française, présidée par Jacques Attali: «Il n'y a pas de forte croissance sans port puissant.»

«Cette phrase-là a une justesse dans le commerce, dans ce qu'on a besoin de faire comme pays, commente M. Pelletier. Le port est un moteur formidable de création de richesse. Le transport de marchandises est à la base de notre économie.»

De là toute l'importance de soutenir les ports. «C'est au coeur de la croissance, c'est un levier, et il faut le considérer comme tel. Les Américains l'ont déjà compris et ils ont une longueur d'avance quant aux investissements.»

«Le défi de ma carrière»

À cet effet, M. Pelletier est satisfait de voir que le gouvernement fédéral a éliminé la limite d'emprunt des trois grands ports du pays. Le gouvernement a aussi donné son aval aux investissements fédéraux dans les ports, ce que le nouveau président réclamait à son arrivée il y a 10 mois.

C'était là l'un des bâtons dans les roues des grands ports, preuve qu'ils ne sont pas faciles de gérer. Pour Patrice Pelletier, c'est, comme il s'y attendait, «le défi de sa carrière».

«Je ne voulais pas seulement construire quelque chose, comme j'ai fait à d'autres moments de ma carrière, explique-t-il. Je voulais avoir une implantation à plus long terme, pérenniser mes actions. Ça se fait peut-être de façon plus accélérée que je l'avais envisagée, à cause de la concurrence féroce avec la côte est américaine, mais au niveau de la complexité, ça correspond à ce que je pensais.»