Alors que la saison touristique bat son plein, les employés des hôtels montréalais Regency Hyatt et Reine Elizabeth ont voté hier des mandats de grève spontanée. Ils espèrent ainsi faire pression sur leurs employeurs, avec qui la négociation de nouvelles conventions collectives achoppe.

Alors que la saison touristique bat son plein, les employés des hôtels montréalais Regency Hyatt et Reine Elizabeth ont voté hier des mandats de grève spontanée. Ils espèrent ainsi faire pression sur leurs employeurs, avec qui la négociation de nouvelles conventions collectives achoppe.

Les 280 employés de l'hôtel Regency Hyatt ont appuyé à 93% le principe de quatre jours de grève, sans aucun préavis. Leurs 600 collègues du Reine Elizabeth ont voté à 91% en faveur de trois jours de grève dont le déclenchement ne sera également connu des employeurs qu'au dernier moment.

Le mouvement devrait prendre de l'ampleur avec d'autres votes prévus aujourd'hui et au début de la semaine prochaine. «Tous les hôtels du centre-ville de Montréal pourraient être en grève mardi», a prévenu Jean Lortie, président de la Fédération du commerce (FC) de la CSN, lors d'un point de presse organisé hier devant le Reine Elizabeth.

Une cinquantaine d'employés s'étaient réunis autour d'un barbecue, sous les yeux médusés des clients de l'établissement.

Environ 5500 travailleurs de l'hôtellerie affiliés à la CSN sont mobilisés dans tout le Québec. Leurs conventions collectives ont expiré le 30 juin. Constatant que les négociations étaient dans l'impasse, leurs représentants ont établi mercredi une plateforme de revendications comprenant huit exigences majeures.

Le leader de la FC-CSN, Jean Lortie, s'est dit prêt à négocier mais a regretté l'absence de «signal intéressant» de la part des employeurs.

Faible impact sur le tourisme

«On ne veut pas que le Festival de jazz subisse nos moyens de pression», a déclaré Kevin Boucher, représentant de la CSN à l'hôtel Hyatt; cet établissement est situé en face de la Place des Arts, où se déroulent la majorité des grands événements de l'été montréalais. Pour cette raison, a-t-il poursuivi, les employés vont former les cadres afin qu'ils assurent l'intérim pendant les journées de grève.

Déjà, des réceptionnistes du Hyatt et du Reine Elizabeth ont constaté que leurs établissements acceptaient moins de réservations pour des chambres, des banquets ou des congrès.

«Un tel mouvement de grève ne devrait pas avoir d'incidence sur l'image de Montréal», estime cependant Paul Arsenault, directeur du réseau de veille à la chaire de tourisme Transat de l'UQAM, remarquant que de tels cycles de négociations reviennent tous les trois ans, lors de la négociation des conventions collectives.

«Pour qu'il y ait un impact négatif à l'étranger, il faudrait que ce soit une grève très longue et très dure, et non pas des interruptions de quelques heures», croit de son côté Pierre Bellerose, vice-président de Tourisme-Montréal.

Les responsables des hôtels Hyatt et Reine Elizabeth n'ont pas répondu aux appels de La Presse.