L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a fortement révisé à la baisse mercredi ses prévisions de hausse de la demande de brut en 2008 dans le monde à 0,64% contre 1,02% en septembre.

L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a fortement révisé à la baisse mercredi ses prévisions de hausse de la demande de brut en 2008 dans le monde à 0,64% contre 1,02% en septembre.

Cela fait suite aux mauvais chiffres sur la croissance économique dans les pays industrialisés.

Dans son rapport mensuel d'octobre publié mercredi à Vienne, le cartel a aussi réduit sa prévision pour 2009 d'une hausse de la demande de brut de 0,87%, contre 1% le mois précédent.

Pour 2008, l'OPEP table dorénavant sur une demande de 86,45 millions de barils par jour (mbj) contre 86,79 mbj annoncés en septembre.

Pour l'année prochaine, la nouvelle prévision fait désormais état de 87,21 mbj soit 760 000 barils par jour de moins que l'estimation publiée en septembre.

«L'estimation initiale de croissance de la demande totale de brut dans le monde pour 2008 a été réduite de moitié pour se situer actuellement à 600 000 barils par jour. Et en 2009, les prévisions de recul de la croissance économique devraient à nouveau peser sur la demande de pétrole», résume le rapport de l'OPEP.

Les experts du cartel expliquent que la demande sera bien moindre aux États-Unis en 2009 que ce qu'on attendait initialement, «du moins lors du premier semestre», et que cela devrait également avoir un effet sur les autres grandes économies de la planète.

En revanche, dans les pays non-OCDE, c'est-à-dire dans les économies émergentes et en développement, l'OPEP table sur une hausse de la demande de 1,1 mbj, contre 0,4 mbj dans les pays industrialisés.

«La plupart de la croissance de la demande des pays non-OCDE viendra de la Chine, du Moyen-Orient et de l'Inde», selon le cartel.

Par ailleurs, avec les mauvais chiffres sur la croissance économique et leur impact sur la demande de brut, les prix du pétrole «ont continué la tendance maussade à la baisse», un effet accentué selon le rapport par «l'appréciation du dollar américain».

Et puis «la tourmente sur les marchés financiers a renforcé la mauvaise atmosphère sur le marché mondial», selon le rapport, ce qui s'est traduit par une chute de 14% du prix du baril en septembre calculé selon un panier des bruts produits par le cartel.

La dégringolade des prix s'est poursuivie en octobre avec la poursuite de la crise financière et de ses répercussions sur la croissance économique.

Pour faire le point sur l'évolution des prix et de la demande, le cartel a convoqué une réunion ministérielle extraordinaire à Vienne le 18 novembre avant celle prévue le 17 décembre à Oran, en Algérie.