Le ralentissement économique américain se poursuivra en 2009, alors que s'achève la plus longue période de croissance des dépenses des ménages, selon un sondage de l'agence Bloomberg .

Le ralentissement économique américain se poursuivra en 2009, alors que s'achève la plus longue période de croissance des dépenses des ménages, selon un sondage de l'agence Bloomberg .

Selon la prévision médiane de 50 économistes sondés entre les 1er et 8 août, la première économie de la planète affichera une progression annuelle moyenne de 0,7% de juillet à décembre, soit moitié moins qu'au cours du premier semestre de l'année.

Après avoir crû à chaque trimestre depuis 1992, les dépenses des ménages devraient stagner au cours des trois prochains mois avec la dissipation de l'effet des ristournes fiscales, l'incapacité des salaires à soutenir l'inflation et la dévaluation des propriétés. Le taux de chômage, actuellement à 5,7%, atteindra 6% au début de 2009, un sommet en cinq ans.

Les dépenses des consommateurs devraient progresser à un rythme annuel de 0,6% de juillet à septembre, comparativement à 1,5% au cours des trois mois précédents alors que l'octroi de ristournes fiscales de 78 milliards US a aidé les Américains à surmonter la hausse des prix de l'essence et des aliments. La plupart des derniers chèques ont été acheminés à la mi-juillet.

Les analystes disent que les effets de ce programme de ristournes fiscales, élément clé d'un plan de relance économique de 168 milliards US approuvé en février par le président George W. Bush, se seront dissipés d'ici le quatrième trimestre.

«À quoi ressemblera la situation une fois que le budget du plan de relance sera à sec? , s'interroge Jonathan Basile, économiste chez Credit Suisse Holdings USA, à New York. Selon nous, les consommateurs réduiront leurs dépenses d'ici la fin de l'année.»

Les économistes prévoient que la croissance économique continuera de ralentir l'an prochain, le produit intérieur progressant à un rythme de 1,5% comparativement à 1,6% en 2008. Le mois dernier, les économistes prédisaient une croissance de 1,7% en 2009.

La probabilité qu'une récession survienne au cours des 12 prochains mois est de 51%. C'est sensiblement la même projection émise le mois dernier; lors d'un sondage en avril, les prédictions avaient porté cette probabilité à 70%.

Le ralentissement de la croissance risque de calmer les craintes inflationnistes. Selon le sondage, les prix à la consommation connaîtront cette année leur plus forte poussée depuis 1990 avec une augmentation de 4,3%; l'inflation retombera ensuite progressivement à 2,5% d'ici le troisième trimestre de 2009.

«Le taux d'inflation est appelé à retomber, dit Michael Hanson, économiste principal chez Lehman Brothers Holdings, à New York. La hausse rapide des cours pétroliers que nous avons observée en début d'année n'est pas susceptible de se poursuivre.»

Comme les salaires peinent à soutenir l'inflation, les revenus des ménages écoperont. Le mois dernier, le département américain du Travail indiquait que les salaires corrigés de l'inflation avaient chuté de 0,9% en juin, soit la pire dégringolade depuis septembre 2005, et qu'ils avaient reculé de 2,4% en 12 mois.

La baisse du pouvoir d'achat est l'une des raisons qui poussent les économistes à prédire un ralentissement des dépenses.

Les détaillants s'en ressentent déjà, alors que les consommateurs consacrent une plus grande part de leurs revenus à l'alimentation et au carburant. Le Conseil international des centres commerciaux indiquaient le 7 août que les ventes des commerces ouverts depuis plus d'un an aux États-Unis affichaient le mois dernier une croissance de 2,6%, leur gain le plus faible depuis mars.

Le ralentissement du marché de l'emploi affecte aussi la consommation. Le sondage Bloomberg indique qu'après avoir atteint la barre des 6% au début de 2009, le taux de chômage restera à ce niveau pendant les neuf premiers mois de l'année.