Si l'Asie est une menace pour les producteurs de vélos québécois, elle peut aussi représenter une occasions. À une exception près, tous les fabricants de la province sous-traitent à divers degrés une partie de leur production en Asie pour réduire leurs coûts.

Si l'Asie est une menace pour les producteurs de vélos québécois, elle peut aussi représenter une occasions. À une exception près, tous les fabricants de la province sous-traitent à divers degrés une partie de leur production en Asie pour réduire leurs coûts.

"Quand tu veux faire du volume et aller sur les marchés internationaux, tu n'as pas le choix", dit Gervais Rioux, d'Argon 18, qui fait tout le design de ses vélos au Québec, mais fait fabriquer ses cadres à Taiwan et en Chine.

Devinci fabrique la plupart de ses cadres au Québec, mais en importe aussi de l'étranger, notamment ceux faits en carbone pour les modèles très haut de gamme. Les cadres de ses modèles les moins chers proviennent aussi d'Asie.

"Quand tu fabriques un vélo à moins de 600$, tu n'as pas le choix de le faire faire en Asie. La dernière année où on en a fait un au Québec, on perdait de l'argent, dit Maxime Lamirande, directeur des ventes de l'entreprise. L'industrie au complet du vélo est basée en Asie. Ça serait se fermer les yeux que de se dire qu'on peut fonctionner comme on le faisait il y a 15 ans."

Le fabricant de vêtements et d'accessoires de vélo Louis Garneau a aussi commencé à distribuer sous sa marque des vélos fabriqués en Asie. En fait, au Québec, seul Guru résiste et refuse de toucher à l'Asie.

"On est les seuls, et c'est notre fierté", dit Mario Rossi, directeur du marketing. Plus cher à fabriquer? "C'est clair. Mais ça vaut la peine. Il y a de belles choses qui se font en Asie, mais le contrôle de la qualité ne peut pas se comparer", dit-il, avouant du même coup que cela s'inscrit aussi dans la stratégie de marketing de l'entreprise.