Plusieurs détaillants du sud de l'Ontario ont infligé une hausse de 13 cents au prix d'un litre d'essence ordinaire, qui se vendait autour de 1,36 $. Le prix du litre avait aussi pris 13 cents à Ottawa.

Plusieurs détaillants du sud de l'Ontario ont infligé une hausse de 13 cents au prix d'un litre d'essence ordinaire, qui se vendait autour de 1,36 $. Le prix du litre avait aussi pris 13 cents à Ottawa.

À Montréal, il fallait débourser 1,49 $ pour acheter un litre d'essence. À Halifax, dans une province où les prix sont réglementés, le prix avoisinait les 1,33 $, tandis qu'il touchait 1,42 $ dans certains régions de Terre-Neuve-et-Labrador.

Dans l'Ouest canadien, les prix de l'essence - qui ont été plus élevés qu'ailleurs au pays ces dernières semaines en raison d'une pénurie régionale - ont aussi progressé. À Vancouver, le prix le plus élevé à la pompe était de plus de 1,44 $ le litre, tandis qu'à Calgary, il était à 1,41 $ le litre dans certains secteurs.

Le site internet GasBuddy.com, qui rend compte du prix de l'essence en Amérique du Nord, estimait vendredi à près de 1,33 $ le prix moyen du litre d'essence pour l'ensemble du Canada, alors qu'il se situait à 1,05 $ il y a un an.

L'ouragan Ike menace certaines raffineries situées sur la côte américaine du golfe du Mexique, la plupart étant situées au Texas.

Lors d'un point de presse à Halifax, vendredi, le chef du Parti conservateur, Stephen Harper, a dit que la hausse des prix de l'essence lui semblait bien être de l'escroquerie. Il a cependant ajouté qu'il ne pouvait pas adapter ses politiques au jour le jour pour réagir aux fluctuations des prix de l'essence. Il a promis des annonces à ce sujet au cours de sa campagne électorale, sans élaborer davantage.

Au début de l'été, au Québec, des accusations criminelles de fixation concertée des prix de l'essence entre 2005 et 2007 ont été déposées contre 13 personnes et 11 compagnies en Estrie et dans Chaudière-Appalaches. Trois de ces compagnies ont plaidé coupable et ont été condamnées à verser des amendes totalisant deux millions $.

Le président de l'Institut canadien des produits pétroliers, Peter Boag, a dit croire que la hausse des prix était le résultat des bouleversements du marché commun nord-américain et qu'elle n'était pas aléatoire.

«Il n'y a pas de marché unique canadien pour l'essence. Nous opérons dans un contexte nord-américain, alors des événements qui surviennent n'importe où en Amérique du Nord ont un impact sur les prix à la pompe au Canada», a-t-il soutenu.

Des raffineries cessent leurs activités à l'approche de l'ouragan Ike, et d'autres se remettent à peine du passage de l'ouragan Gustav, ce qui fait en sorte que la capacité nord-américaine a été réduite de 15 à 20 pour cent au cours des derniers jours, a indiqué M. Boag. Le président de l'Institut canadien des produits pétroliers estime toutefois que le problème d'approvisionnement pourrait être de courte durée.

Le député libéral Dan McTeague, dont la réputation veut qu'il soit en mesure de prédire les hausses de prix à la pompe en fonction du marché des grossistes aux États-Unis, a dit pour sa part entrevoir d'autres hausses des prix de l'essence. M. McTeague a admis que la menace posée par l'ouragan Ike avait été l'étincelle qui avait enflammé les prix, mais n'a pas manqué de critiquer l'industrie pétrolière canadienne.

«Ce qui jette de l'huile sur le feu, c'est le fait que les distorsions soient causées par un marché non concurrentiel, insensible, qui a réduit sa marge de manoeuvre», a fait valoir le député libéral qui tente de se faire réélire à Toronto.

L'approvisionnement en essence a chuté de plusieurs millions de barils au cours de la dernière semaine, selon des données fournies par le département américain de l'Énergie.

Exxon Mobil, Valero Energy, ConocoPhillips et Marathon Oil figurent parmi les compagnies qui ont interrompu leurs activités de raffinage sur les côtes du Texas. La production des raffineries dans ce secteur représente normalement environ 20 pour cent de la capacité totale aux États-Unis.