Les chaises sont vides et mouillées sur les terrasses de Montréal cet été. Dans les trois dernières semaines, le temps pluvieux a fait fuir plus de la moitié des clients des terrasses des bars de la métropole, affirme l'Union des tenanciers de bars du Québec.

Les chaises sont vides et mouillées sur les terrasses de Montréal cet été. Dans les trois dernières semaines, le temps pluvieux a fait fuir plus de la moitié des clients des terrasses des bars de la métropole, affirme l'Union des tenanciers de bars du Québec.

Cette baisse se traduit déjà sur le chiffre d'affaires des commerçants qui, selon les établissements sondés, a diminué de 10 à 25% depuis le début du mois de juin.

«Les diminutions d'affluence sont catastrophiques, surtout dans les dernières semaines, explique le président de l'Union des tenanciers de bars du Québec, Peter Sergakis. L'été, les bars à Montréal, c'est les terrasses et quand il fait mauvais, c'est mauvais pour nos affaires.»

Une sangria? Non merci

Selon M. Sergakis, le temps exécrable aurait même influencé le choix de boisson des clients. «Quand il fait froid et qu'il pleut, les gens n'ont pas nécessairement le goût d'une sangria», dit-il. Selon les dires de ses membres, moins de cocktails ont été vendus depuis le début de la saison estivale.

Le Saint-Sulpice, réputé pour sa terrasse de 650 places, est l'un des commerces qui semblent avoir le plus souffert du mauvais temps. Selon le propriétaire de l'endroit, Maurice Bourassa, l'affluence a diminué de 25%.

«Il reste encore un ou deux mois de temps de terrasse, alors il ne faut pas désespérer. Mettons que ce n'est pas l'été que les météorologues nous avaient prédit. Il y en certains d'entre eux qui devraient perdre leur job», lance-t-il à la blague.

Pour Tina Rodriges, directrice de l'Hôtel de la Montagne, ce n'est pas uniquement le mauvais temps, mais également les prévisions météorologiques qui font fuir les clients de sa terrasse de 350 places située sur le toit de l'hôtel.

«Même lorsqu'il fait beau, si les prévisions étaient mauvaises la veille, il y a moins de monde, dit-elle. En plus, le temps n'est pas constant cet été. Dans la même journée, il peut pleuvoir, faire soleil, pleuvoir, faire soleil et encore pleuvoir! Dans ces conditions, il est difficile de prévoir le nombre d'employés.»

En attendant des jours plus ensoleillés, les clients les plus motivés qui osent braver la pluie se massent sous le gazebo ou sous la portion couverte de sa terrasse.

«J'ai l'impression d'être dans un pays tropical», affirme le gérant du Pub Saint-Élisabeth, Martin Dubé. «Il peut pleuvoir le matin, faire très beau l'après-midi et le soir très mauvais. Ces journées-là, c'est difficile de garder le monde. Lorsqu'il y a des orages, même s'il est encore très tôt, nos clients rentrent en dedans, finissent leurs verres et quittent généralement peu de temps après», déplore-t-il.

Chez Coasters, avenue du Parc, le gérant Christian Cholette a constaté une baisse de 15% de ses profits cet été. «Les serveurs commencent à trouvent le temps long, dit-il. Avec la hausse du prix de l'essence et le mauvais temps, ce n'est vraiment pas notre année record. Et d'après moi, on est tous dans le même bateau.»