Le marché boursier plante? Vite, il faut vendre avant de tout perdre, se disent de nombreux investisseurs, pris de panique. Que diriez-vous d'acheter, plutôt?

Le marché boursier plante? Vite, il faut vendre avant de tout perdre, se disent de nombreux investisseurs, pris de panique. Que diriez-vous d'acheter, plutôt?

Voilà l'approche de plusieurs gestionnaires professionnels, qui voient les corrections comme autant d'occasions de garnir leurs portefeuilles. Bien sûr, il faut un certain culot pour investir dans un marché en pleine tourmente. Pour un particulier, injecter 3000$, 10 000$ ou 20 000$ en Bourse quand tout recule, ça prend des nerfs d'acier.

Mais pour les gestionnaires professionnels, la correction actuelle n'est pas différente des autres. Évidemment, personne ne sait si la Bourse ne continuera pas à tomber au cours des prochains mois. Hier, la Bourse TSX a repris 109 points (0,8%) après avoir reculé de 433 points la veille (3%). Plusieurs parlent de Bear Market, qui caractérise un marché en dormance.

Une chose est certaine, cependant: certains titres se vendent actuellement à prix d'aubaine par rapport à il y a quelques mois. «Il est trop tard pour vendre. C'est même le temps de commencer à regarder le marché et à saisir les occasions d'achat, malgré la nervosité», fait valoir Marc L'Écuyer, de Cote 100.

D'emblée, le gestionnaire de portefeuille exclut le secteur des ressources, où la baisse se poursuivra, selon lui. Par contre, plusieurs titres-vedettes au Québec, en bonne santé financière, méritent son attention.

Astral Media [[|ticker sym='T.ACM.A'|]] est un exemple. L'action a perdu 33% depuis le début de l'année et se négocie aujourd'hui à moins de 32$. «D'accord, l'entreprise peut souffrir de la diminution des dépenses publicitaires qui accompagne habituellement un ralentissement économique. Mais Astral est tout de même une société en très bonne santé financière», dit M. L'Écuyer.

Les entreprises Couche-Tard [[|ticker sym='T.ATD.B'|]] et Gildan [[|ticker sym='T.GIL'|]] ont aussi la faveur du gestionnaire de Cote 100. Marc L'Écuyer constate également que Métro [[|ticker sym='T.MRU.A'|]] (24$) et Dorel [[|ticker sym='T.DII.B'|]] (29$) ne sont pas très chères.

Les institutions financières commencent, elles aussi, à retrouver la cote. Petit à petit, elles se sortent du bourbier du papier commercial et leurs profits, bien qu'amortis par le ralentissement, redeviennent plus stables.

Marc L'Écuyer a l'oeil sur la Banque Scotia [[|ticker sym='T.BNS'|]], qui est en recul de quelque 20% depuis un mois, à 47$. La Banque Royale [[|ticker sym='T.RY'|]] n'est pas à dédaigner non plus.

Son de cloche semblable d'Alain Chung, de Claret. Le gestionnaire de portefeuille ne s'entiche pas nécessairement des mêmes titres, mais le message concorde. «Il ne faut pas voir à court terme. On achète aujourd'hui un panier de ces entreprises qui ont décliné et on va avoir un très bon rendement sur cinq ans», dit-il.

Alain Chung voit dans sa soupe la Corporation financière Power [[|ticker sym='T.PWF'|]] (-20% cette année) et Manuvie (-13%). Lui aussi croit que le secteur des ressources continuera à reculer en Bourse, dans la foulée du ralentissement mondial de l'économie. Par contre, il estime que les prix du baril de pétrole demeureront élevés, compte tenu du petit nombre de nouveaux gisements à faibles coûts.

Parmi ses titres préférés, le gestionnaire de Claret parle de Loblaw [[|ticker sym='T.L'|]] (31$), un titre qui est à 23$ de son sommet de la dernière année. Le Groupe Jean Coutu [[|ticker sym='T.PJC.A'|]] fait également partie de ses cibles. «Au prix actuel (8,18$) de Jean Coutu, c'est comme si le marché n'accorde aucune valeur à l'entreprise américaine Rite-Aid», dit-il.

Alain Chung fait toutefois un avertissement: le marché est volatil. Pris dans son ensemble, le marché boursier canadien était certainement mûr pour une correction, puisqu'il a grimpé de 3,5% depuis l'été dernier, comparativement à un recul de 18% aux États-Unis et de 15% dans l'ensemble des marchés mondiaux. «Le marché canadien peut encore se corriger deux ou trois fois comme ça», dit-il.

Les coeurs sensibles auront été avertis.