Que diable fait le huard à barboter sagement autour de la ligne de la parité pendant que les matières premières sont en feu et que le baril de pétrole bat record sur record?

Que diable fait le huard à barboter sagement autour de la ligne de la parité pendant que les matières premières sont en feu et que le baril de pétrole bat record sur record?

Il est sous-évalué, dit le Mouvement Desjardins, qui prédit que ce n'est qu'une question de temps avant que notre volatile n'aille rejoindre le party.

Dans une étude publiée hier, Desjardins Études économiques souligne que le dollar canadien est confronté à des «vents contraires» par les temps qui courent.

La flambée du prix des ressources naturelles et du pétrole le pousse à s'envoler, mais les risques de ralentissement économique et la perspective de nouvelles baisses de taux d'ici l'automne le tirent vers le bas.

Résultat: avec une fusée dans le dos mais du plomb dans les pattes, l'oiseau fait du surplace.

«Quand on regarde nos modèles économétriques avec les prix du pétrole, le dollar devra normalement être beaucoup plus élevé«, dit François Dupuis, économiste en chef chez Desjardins.

D'où le pari qu'il déploiera bientôt ses ailes. Desjardins croit en effet que les forces qui tirent vers le bas finiront par s'atténuer, laissant le champ libre au cycle haussier des matières premières d'entraîner le dollar canadien sur sa lancée.

Il y a d'abord le ralentissement américain. Si le marché résidentiel semble bien embourbé aux États-Unis, «les données économiques ne sont pas si noires que ça, et on dirait qu'il y a un regain d'optimisme depuis un certain temps», dit M. Dupuis.

Selon Desjardins, «toute amélioration du contexte économique pourrait conduire à un rebond significatif de la devise canadienne à moyen terme».

L'inverse n'est pas vrai. Aux États-Unis, Desjardins note le «peu d'engouement pour la devise» malgré certains signes encourageants. «Il est encore trop tôt pourvu espérer un rebond significatif et durable» du billet vert, note Desjardins.

Et puis il y a les taux d'intérêt, qui finiront bien par cesser de baisser et donner un élan au huard.

Dans la boule de cristal, donc: un creux «légèrement sous la parité d'ici les premiers mois de l'été», puis une «tendance haussière d'ici la fin de 2008 et en 2009». À suivre.