Les États-Unis entendent scruter de près la décision des gouvernements du Canada, du Québec, du Royaume-Uni et de l'Irlande du Nord d'appuyer financièrement le développement de la nouvelle gamme d'avions CSeries de Bombardier (T.BBD.B).

Les États-Unis entendent scruter de près la décision des gouvernements du Canada, du Québec, du Royaume-Uni et de l'Irlande du Nord d'appuyer financièrement le développement de la nouvelle gamme d'avions CSeries de Bombardier [[|ticker sym='T.BBD.B'|]].

Washington vérifiera si ce soutien est illégal en vertu des règles de l'Organisation mondiale du commerce (OMC), qui visent à éviter que des entreprises reçoivent des avantages concurrentiels indus de la part des gouvernements.

«Les États-Unis expriment depuis un bon moment des préoccupations quant au soutien gouvernemental accordé pour le lancement d'avions commerciaux et a soumis cette question, de concert avec les Européens, à l'OMC», a indiqué lundi dans un courriel Gretchen Hamel, porte-parole de la représentante américaine au Commerce, Susan Schwab

«Washington examinera attentivement le soutien annoncé par le Canada, le Québec et le Royaume-Uni pour s'assurer qu'il ne fausse pas le marché des avions commerciaux», a ajouté Mme Hamel.

Pour la CSeries, lancée le mois dernier dans le cadre du salon aéronautique de Farnborough, près de Londres, Bombardier doit recevoir une aide de 350 millions $ de la part d'Ottawa, de 117 millions $ de Québec et de 155 millions de livres (317 millions $) des gouvernements d'Irlande du Nord et du Royaume-Uni.

Bombardier a choisi la région de Montréal et celle de Belfast, en Irlande du Nord, pour concevoir et assembler cette nouvelle famille d'avions de 110 à 149 places, qui concurrenceront les plus petits appareils de l'américain Boeing et de l'européen Airbus.

Le Canada, le Royaume-Uni et Bombardier soutiennent que l'aide financière, remboursable, est conforme aux règles de l'OMC.

«On peut s'attendre à ce que les investissements gouvernementaux dans la construction d'avions suscitent un examen international minutieux», a reconnu lundi un porte-parole de Bombardier Aéronautique, Marc Duchesne.

«L'offre de financement remboursable des gouvernements de l'Irlande du Nord et du Royaume-Uni est assujettie à l'approbation de l'Union européenne et nous avons bon espoir qu'elle respecte les exigences européennes et internationales», a-t-il précisé.

Au cours des dernières années, plusieurs litiges ont opposé le Canada, le Brésil, l'Union européenne et les États-Unis au sujet de l'aide au secteur aéronautique.

L'action de Bombardier a clôturé lundi à 7,84 $, en hausse de deux cents, à la Bourse de Toronto.