Automobilistes, préparez-vous à une autre surprise à la pompe.

Automobilistes, préparez-vous à une autre surprise à la pompe.

À plusieurs endroits sur l'île, le litre d'essence s'affichait à 1,39$, lundi après-midi à Montréal. Il s'agit d'une hausse d'environ 11 cents en une seule journée.

Lundi matin, on payait plutôt 1,28$ le litre.

Vraisemblablement, le prix du baril de pétrole - qui bat des records presque tous les jours - est le principal responsable de cette spectaculaire hausse.

À New York, les cours de baril de pétrole ont toutefois clôturé en baisse malgré un nouveau sommet atteint - à 126,40 $ - en cours de séance.

Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de light sweet crude pour livraison en juin a fini à 124,23 $, en retrait de 1,73 $ par rapport à son niveau de clôture vendredi.

Selon le site Internet Essencemontreal.com, les prix du litre seraient moins élevés dans le pourtour montréalais, notamment à Montréal-Nord ou à Saint-Laurent où ils s'affichent entre 1,27$ et 1,28$.

En revanche, dans l'ouest de l'île, les prix avoisinent à plusieurs endroits 1,39$ le litre.

Dans les autres régions du Québec, les prix étaient également en hausse.

Selon CAA, à Québec, le litre s'affichait à 1,36 $ alors qu'il était à 1,34 $ dans la région de Saguenay.

Pour Carol Montreuil, porte-parole au Québec pour l'industrie pétrolière, cette montée de 11 cents en une journée était à prévoir.

«Il fallait s'y attendre. Durant la fin de semaine, les consommateurs ont profité d'un prix en-dessous du prix plancher, fixé à 1,30$ par la Régie de l'énergie. Les automobilistes ont donc fait de bonnes affaires», explique-t-il.

M. Montreuil croit que toute cette volatilité des prix de l'essence démontre la compétition entre les pétrolières qui souhaitent obtenir plus de parts de marché.

«Ce jeu-là où les prix fluctuent, c'est un signe de saine compétition», indique-t-il.

Selon M. Montreuil, les prix à la pompe devraient continuer de monter et descendre dans les prochains mois. Il faudra donc s'y faire.

Beaucoup de spéculation sur les marchés

Plusieurs analystes s'entendent pour dire que la spéculation boursière a un impact important sur les cours du pétrole. Et ultimement, sur le prix à la pompe.

«L'effet de la spéculation est très important», affirme Joëlle Noreau, économiste au Mouvement Desjardins.

Plusieurs événements qui se produisent un peu partout sur la planète peuvent avoir un impact. Ces dernières semaines, la montée du prix du baril est notamment expliquée par les perturbations de production au Nigéria.

«Le pétrole produit dans ce pays est très prisé, donc il y a une hyper-sensibilité», assure Mme Noreau. D'autres inquiétudes quant à la baisse des stocks mondiaux alimentent aussi la bulle spéculative.

Chez Desjardins, on a quantifié la prime de spéculation, c'est-à-dire la portion du prix du baril de pétrole qui est attribuable à la spéculation. «Entre 25 et 35 $ le baril selon nos estimations», indique Mathieu D'Anjou, économiste chez Desjardins.

Toutefois, pour Carol Montreuil, ce chiffre est arbitraire.

«Il n'y a aucun doute que la spéculation joue un rôle, mais d'autres économistes pourraient vous dire que cette prime est de 5 $», pense-t-il.

Pour lui, la grosse partie du prix de l'essence est attribuable à la baisse marquée du dollar américain.