À court de liquidités, l'entreprise Internet Capazoo cherche activement des fonds pour relancer ses activités.

À court de liquidités, l'entreprise Internet Capazoo cherche activement des fonds pour relancer ses activités.

Le plan de relance de ce petit Facebook québécois passe toutefois par le départ des deux actionnaires fondateurs, les frères Michel et Luc Verville, a appris La Presse Affaires.

Capazoo est cette PME internet de réseautage qui a attiré des investisseurs connus comme les joueurs de hockey Aaron Downey, Daniel Bouchard et Darryl Shannon, de même que l'ex-joueur de football Grant Carter.

En février, une chicane virulente entre Michel Verville et son frère Luc s'est transportée devant le tribunal. Michel Verville soutient que son frère Luc Verville et sa conjointe Marie-Josée Bergeron ont comploté pour l'éjecter de l'entreprise.

En Cour, le juge n'a pas conclu qu'il y avait un complot et il a renvoyé le litige devant l'Assemblée des actionnaires.

Les fondateurs Michel et Luc Verville n'ont pas injecté de fonds dans l'entreprise, mais ils en détiennent respectivement 64% et 13% des actions. De l'autre côté, une cinquantaine d'actionnaires ont investi ou prêté 14,6 millions de dollars et ils ont 23% des actions.

Licenciements

Jeudi dernier, la soixantaine de salariés qui travaillaient toujours dans les luxueux bureaux du Vieux-Montréal ont été licenciés.

Capazoo leur doit deux semaines de salaires et des sommes pour les heures supplémentaires et les vacances, dans certains cas.

«Tout ce qui est dû va être payé. Par contre, si l'entreprise fait faillite, ce sera autre chose. Mais la faillite n'est absolument pas envisagée», nous dit Gilles Corriveau, porte-parole de Capazoo et de Luc Verville.

Selon des employés qui nous ont contactés, Luc Verville leur a dit qu'ils seraient réembauchés à court terme, dès que le litige avec son frère serait réglé et que le nouvel investisseur de Toronto injecterait les fonds promis, d'une vingtaine de millions de dollars.

Selon nos informations, l'investisseur dont parle Luc Verville est une firme de capital de risque de Toronto plutôt connue. D'autres investisseurs auraient jeté un coup d'oeil au projet.

Deux sources affirment toutefois que l'injection de fonds est conditionnelle au départ non seulement de Michel Verville, mais également de Luc Verville.

Un nouveau gestionnaire bien branché dans le milieu a même accepté de remplacer Luc Verville comme chef de la direction, a-t-on appris.

Technologie intéressante

Les investisseurs seraient en particulier intéressés à la technologie mise au point par Capazoo, qui recèle un bon potentiel.

Cette technologie a été passée en revue pendant une semaine par la société montréalaise Ajilon, qui en a fait un rapport élogieux, nous disent plusieurs sources.

Un dirigeant d'Ajilon nous a confirmé avoir effectivement travaillé au dossier Capazoo, sans plus de commentaires.

Au téléphone, le porte-parole de Capazoo, Gilles Corriveau, a affirmé qu'il y avait une entente de principe pour le départ de Michel Verville. Un communiqué devait être publié hier à ce sujet, mais n'est jamais venu.

Rappelons que plusieurs dirigeants ou actionnaires de Capazoo ont récemment affirmé en cour que Michel Verville avait un comportement agressif, qui nuisait au bon fonctionnement de l'entreprise.

En 1997, Michel Verville a été reconnu coupable de fraude au criminel alors qu'il était entrepreneur en construction à Québec. Il s'était alors vu imposer une peine d'un an avec sursis, ce qui lui avait valu 240 heures de travaux communautaires.

Selon deux informateurs, les actions que Michel Verville détient dans Capazoo seraient rachetées, mais le prix payé serait relativement modeste, compte tenu de l'inactivité de l'entreprise.

De son côté, Gilles Corriveau n'avait pas connaissance du départ envisagé de Luc Verville et de Marie-Josée Bergeron.