La conception des rapports annuels est coûteuse, tant en argent qu'en énergie, mais elle répond à un besoin certain.

La conception des rapports annuels est coûteuse, tant en argent qu'en énergie, mais elle répond à un besoin certain.

Une étude de 2004 du Groupe TSX montre que 47% des actionnaires utilisent les rapports annuels comme source d'information d'investissement. À ce chapitre, le rapport annuel vient au second rang derrière les pages affaires des journaux.

Encore faut-il que, de la source, l'information coule bien.

La Presse Affaires' a entrepris d'analyser la présentation des rapports annuels d'entreprises québécoises, question de souligner les efforts des entreprises pour qui l'exercice vaut encore son pesant d'or.

Le papier contre le virtuel

Notre analyse survient au moment où plusieurs entreprises n'envoient plus systématiquement de rapports à leurs actionnaires, les investisseurs préférant souvent consulter en ligne les données financières de l'entreprise.

«Le rapport annuel traditionnel est appelé à changer de forme», dit Aline Girard, professeure agrégée à HEC Montréal et l'une des auteurs d'un imposant rapport de l'Institut canadien des comptables agréés sur la communication de l'information financière, Corporate Reporting to Stakeholders.

«Toute l'information qu'on trouve dans un rapport papier peut se retrouver dans le site internet, explique Mme Girard. Dans le futur, l'information financière va devenir plus vivante sur les sites web, elle sera mise à jour, mais nous ne sommes pas rendus là.»

«Chaque année, on s'interroge si on doit continuer avec le rapport annuel ou aller de l'avant avec un formulaire plus basique, confirme Marie-Claude Bacon, directrice du service des affaires corporatives chez Metro. On en imprime beaucoup moins qu'avant, mais le concept coûte quand même très cher. C'est une opération coûteuse et exigeante.»

Bien communiquer

Pourtant, Metro, comme la très vaste majorité des entreprises canadiennes, continue de produire un rapport annuel papier, et beaucoup d'entre elles y consacrent beaucoup de ressources.

«On parle beaucoup de responsabilité sociale, et je pense que les entreprises ont une responsabilité de communiquer avec les actionnaires, les créanciers, ou d'autres utilisateurs», dit Aline Girard.

«Une entreprise qui veut résister à long terme a intérêt à bien communiquer avec les parties prenantes.»

Dans le rapport AR Trends 2007, une analyse de la firme BarnesMcInerney et le groupe Craib sur les tendances dans les rapports annuels, on insiste aussi sur le rôle du rapport en format papier.

«L'imprimé [...] peut avoir plus d'impact que l'internet. C'est plus facile à utiliser. Et un rapport papier invite à la lecture décontractée. [...] Nous croyons fortement qu'un rapport bien écrit et bien conçu reste au coeur d'un programme efficace de relations avec les investisseurs.»