La Régie de l'énergie a tranché. TransCanada Energy (TCE) pourra suspendre la production d'électricité à sa centrale au gaz naturel de Bécancour l'an prochain.

La Régie de l'énergie a tranché. TransCanada Energy (TCE) pourra suspendre la production d'électricité à sa centrale au gaz naturel de Bécancour l'an prochain.

En revanche, Hydro-Québec devra verser à la multinationale albertaine un dédommagement estimé à 150 M$.

Dans un jugement de 17 pages, les régisseurs du tribunal réglementaire soutiennent que cette option demeure la moins risquée pour la filiale Distribution d'Hydro-Québec.

Devant la Régie, le distributeur a fait valoir qu'en raison des importants surplus d'électricité dont il dispose - environ cinq à six térawattheures (TWh) en 2008 - , l'achat d'électricité en provenance de la centrale de Bécancour n'était plus requise.

Hydro-Québec s'est entendue avec TCE pour suspendre l'an prochain la production de la centrale de 507 mégawatts (MW). Cet accord évitera surtout à la division Distribution d'Hydro de limiter les reventes d'électricité l'an prochain à seulement 1,3 TWh sur les marchés extérieurs.

Mais voilà, cette entente a un prix. Comme l'écrivait Le Soleil la semaine dernière, Hydro-Québec devra verser 150 M$ à TCE à titre de compensation.

Car en plus d'un dédommagement de 54 M$, la société d'État devra également payer une prime fixe dite de «puissance» en 2008 à la TransCanada. On parle d'un montant estimé à 95 millions $.

Dans des documents déposés le mois dernier à la Régie de l'énergie, la société d'État n'a d'ailleurs pas voulu exposer les montants fixes qui seront versés à TCE en 2008. Des phrases complètes du protocole d'entente ont été rayées à l'encre noire avant d'être rendu public.

Pas de surprise

Quoi qu'il en soit, la décision de la Régie ne semble avoir pris personne par surprise. Mercredi, tous les intervenants impliqués dans cette cause avec qui Le Soleil a discuté tenaient sensiblement le même langage.

«La revente de toute cette électricité sur les marchés extérieurs comportait des risques de pertes financières importants pour Hydro-Québec», a fait valoir l'analyste en énergie Marc-Antoine Fleury.

Ce dernier fait toutefois remarquer que cette cause démontre bien que les filiales d'Hydro-Québec demeurent encore très interdépendantes l'une des autres.

«Alors que l'on évolue maintenant dans un marché dit ouvert, on a l'impression que le distributeur planifie toujours ses approvisionnements en fonction des besoins du producteur.»

Du côté des groupes écologistes, l'arrêt de la centrale de Bécancour est vu d'un bon oeil. Pour eux, cette décision signifie surtout une baisse significative des émissions de gaz à effet de serre (GES), soit l'équivalent de la production annuelle de 350 000 automobiles.

En clair, écrivent plusieurs groupes, la suspension de la production de la centrale de TCE équivaut ni plus ni moins à une baisse de 1,8 % des émissions totales de GES du Québec.