Le sauvetage temporaire des grands constructeurs automobiles américains est nécessaire, mais déjà, les 17,4 G$ US promis ne suffiront pas à les sortir de la misère.

Le sauvetage temporaire des grands constructeurs automobiles américains est nécessaire, mais déjà, les 17,4 G$ US promis ne suffiront pas à les sortir de la misère.

C'est du moins ce qu'a affirmé Dennis DesRosiers, président de DesRosiers Automotive Consultant et expert réputé de l'industrie automobile.

«C'est une très bonne nouvelle pour le secteur et le président Bush pose le bon geste, dit M. DesRosiers. Il impose des conditions très sévères afin de prêter de l'argent aux compagnies afin qu'elles se restructurent dans leur ensemble et qu'elles présentent un plan viable d'ici le 1er mars.»

Le plan de sauvetage ne sera pas qu'américain, il sera calqué chez nous. «Je soupçonne que le Canada fera la même chose et c'est bon pour l'industrie, avance M. DesRosiers. La réponse au Canada sera proportionnelle, évidemment.»

Jusqu'à 125 G$ ?

Par contre, la facture totale pour remettre les constructeurs sur les rails pourrait facilement dépasser le montant annoncé vendredi.

«Ces compagnies seront en difficulté sur une très longue période, lance Dennis DesRosiers. Il faudra sûrement plus de 14 G$ aux États-Unis et de 3,3 G$ au Canada. Nous ne savons pas exactement combien ça coûtera mais la somme pourrait s'élever, Canada et États-Unis combinés, de 75 à 125 G$ au total.»

Selon cet expert, la restructuration dans le cadre de la loi sur les faillites aux États-Unis serait «très dangereuse. L'industrie doit faire tout ce qu'elle peut pour éviter cette procédure formelle de restructuration. Elle perd déjà la confiance des consommateurs, qui n'aiment jamais acheter des biens d'entreprises en faillite. La situation deviendrait encore pire.»

Ford n'est pas sortie du bois non plus, même si elle ne demande pas à Washington de lui avancer des liquidités.

«Ford est dans une situation aussi mauvaise que ses pairs si l'on regarde son rendement sur le marché, indique le consultant. Toutefois, une décision très intelligente prise il y a environ deux ans a été de se renflouer mais elle n'échappe pas aux ennuis de son secteur.»