Pour obtenir l'aide gouvernementale américaine, les trois grands de l'automobile devront se débarrasser de leurs avions d'affaires.

Pour obtenir l'aide gouvernementale américaine, les trois grands de l'automobile devront se débarrasser de leurs avions d'affaires.

Les avionneurs comme Bombardier [[|ticker sym='T.BBD.B'|]] ont déploré les conséquences de cette mesure sur l'image de l'aviation d'affaires, une industrie déjà mise à mal par le ralentissement actuel.

«Toute l'industrie a travaillé très fort pour contrer l'idée voulant qu'un avion d'affaires soit un jouet, a déclaré le porte-parole de Bombardier Avions d'affaires, Leo Knaapen. Ce n'est pas un jouet, c'est un outil qui sert à maximiser la ressource la plus précieuse des dirigeants, le temps.»

La Chambre des représentants a adopté mercredi soir un projet de loi autorisant des prêts de 14 milliards US à l'industrie automobile américaine. Un article de cette législation précise que pendant toute la période au cours de laquelle ils pourront bénéficier de cette aide financière, les constructeurs automobiles ne pourront ni posséder, ni louer un avion d'affaires, ni même avoir un intérêt dans un tel appareil. Ils devront prendre toutes les mesures raisonnables pour se départir de ces avions ou de ces intérêts.

L'utilisation d'avions d'affaires est devenue en enjeu important du plan de sauvetage de l'industrie de l'auto. Les trois grands patrons de l'automobile ont subi les foudres des congressistes lorsque chacun a utilisé l'avion de son entreprise pour se rendre à Washington réclamer l'aide du gouvernement, il y a quelques semaines.

Le président et chef de la direction de la National Business Aviation Association (NBAA), Ed Bolen, a écrit cette semaine à la présidente de la Chambre des Représentants, Nancy Pelosi, pour mettre les congressistes en garde contre les effets du projet de loi sur l'industrie de l'aviation d'affaires.

«Nous comprenons l'importance de donner aux contribuables américains l'assurance que toute assistance fédérale accordée aux constructeurs automobiles sera utilisée pour protéger les emplois et pour réformer de façon positive la structure de l'industrie nationale, a écrit M. Bolen. Toutefois, je vous recommande vivement de rédiger cette législation de manière à ne pas faire du tort à une autre importante industrie américaine.»

Il a affirmé que la formulation actuelle laissait croire que le Congrès ne reconnaissait pas l'importance de l'aviation d'affaires pour les entreprises en butte à la concurrence internationale, pour le développement des communautés négligées par les transporteurs commerciaux et pour les emplois de centaine de milliers d'Américains.

Il a expliqué que l'aviation d'affaires permettait aux entreprises de faire plus en moins de temps, notamment en réduisant le temps de déplacement, en abaissant les factures d'hébergement et en permettant aux équipes de travailler ensemble en route vers une destination. Il a ajouté que les avions d'affaires permettaient aux entreprises de battre la concurrence en transportant rapidement du personnel ou des pièces spécialisés pour répondre aux besoins de clients.

Il a ajouté que 86% des passagers des avions d'affaires n'étaient pas des hauts dirigeants, mais des employés de niveau intermédiaire, comme des vendeurs, des ingénieurs ou des techniciens. En outre, 85% des entreprises qui ont recours aux avions d'affaires sont des petites et moyennes entreprises, souvent situées dans des communautés mal desservies par les transporteurs commerciaux.

Le plan de sauvetage de l'industrie automobile devra maintenant être présenté au Sénat.

Avec la crise financière actuelle, l'aviation d'affaires traverse présentement une zone de turbulences. Déjà, Cessna a annoncé l'élimination de 665 emplois alors qu'Hawker Beechcraft a annoncé l'élimination de 500 postes.

Le journal brésilien Gazeta Mercantil a rapporté hier qu'Embraer s'apprêtait à mettre à pied 4000 employés, une information que l'avionneur brésilien n'a pas voulu confirmer.

Le porte-parole de Bombardier Aéronautique, Marc Duchesne, a toutefois déclaré hier que l'entreprise québécoise n'avait pas l'intention de réduire sa cadence de production.