Les actionnaires de BCE (T.BCE) déçus de l'échec pressenti de la riche transaction avec le fonds Teachers' et ses partenaires américains devraient ranger leur espoir d'une nouvelle offre à prix révisé.

Les actionnaires de BCE [[|ticker sym='T.BCE'|]] déçus de l'échec pressenti de la riche transaction avec le fonds Teachers' et ses partenaires américains devraient ranger leur espoir d'une nouvelle offre à prix révisé.

De l'avis d'analystes, même renégociée à la baisse autour de 30$ l'action, comparativement à 42,75$ pour l'offre actuelle, une nouvelle transaction demeurerait trop coûteuse à financer par des acquéreurs.

«Un nouveau prix réaliste pour les actionnaires de BCE impliquerait encore presque 20 milliards en titres de dette cotés à risque. Or, dans la conjoncture actuelle des marchés financiers, c'est peu probable qu'un consortium bancaire soit intéressé à un tel risque"» résume Greg MacDonald, analyste des télécommunications à la Financière Banque Nationale, dans une note distribuée hier parmi ses clients-investisseurs.

Par ailleurs, si un nouveau prix qui aurait du sens pourrait être entre 26 à 30$ l'action, l'analyste estime que la résistance, cette fois, pourrait venir de la part des investisseurs en actions de BCE.

«Si une nouvelle offre à ce prix était négociée (entre BCE et Teachers'), nous pourrions même recommander aux actionnaires de la rejeter parce que, de toute façon, c'est un niveau auquel les actions de BCE pourraient rebondir à moyen terme», selon M. Macdonald.

Mais dans l'immédiat, les actionnaires de BCE devront endurer leur frustration boursière.

Hier encore, plus d'une semaine après l'avis de la firme comptable KPMG sur l'insolvabilité de BCE après son rachat par endettement, les actions de BCE ont reculé de 1%, à 21,90$. C'est leur prix le plus bas depuis neuf ans, en novembre 1999.

Cette cote est aussi en recul considérable de 45% par rapport à son sommet depuis un an de 40,29$, qui remonte au 2 septembre dernier.

La prochaine étape de ce feuilleton?

Tout le milieu financier attend le résultat des tractations du conseil d'administration de BCE, manifestement pris de court par l'avis négatif de KPMG.

Peu d'analystes et d'investisseurs croient à la survie de la transaction convenue entre BCE et le groupe dirigé par Teachers', même à un nouveau prix négocié.

Par conséquent, l'annulation attendue de la transaction pourrait déclencher de coûteux frais de résiliation, à moins d'une entente spéciale entre BCE et Teachers'.

Ces frais pourraient se situer entre 800 millions et 1,2 milliard de dollars dans les documents de l'offre, selon l'origine de la faute.

Par la suite, les analystes s'attendent à ce que le conseil d'administration de BCE décide d'un «prix de consolation» pour ses actionnaires déçus, qui serait puisé dans les liquidités de 2,8 milliards de l'entreprise.

Deux autres solutions sont envisagées.

D'une part, le conseil de BCE pourrait lancer un rachat de millions d'actions en circulation, ce qui aurait un effet haussier sur leur valeur en Bourse.

D'autre part, on s'attend à ce que BCE relance le versement du dividende qui avait été suspendu en juillet dernier, parmi les concessions financières faites à Teachers' et ses partenaires d'acquisition.

Pour la suite, des analystes entrevoient à une reprise de pourparlers de fusion entre BCE et rivale Telus. Et ce, malgré les embûches prévisibles pour obtenir l'approbation réglementaire d'une telle transaction dans le marché des télécommunications au Canada. Telus et BCE ont eu de telles discussions il y a un an, avant le déclenchement de l'offre d'achat par Teachers'.

Selon l'analyste Greg MacDonald, «une combinaison d'actifs entre Telus et BCE est hautement probable à moyen terme».

Dans sa note distribuée hier, l'analyste rappelle les résultats de l'étude qu'il a effectuée en février dernier. Il avait conclu qu'une fusion entre Telus et BCE-Bell Canada dégagerait au moins 730 millions en économies annuelles de frais d'exploitation (synergie).