Wal-Mart Canada met la priorité sur le développement durable. Pour le géant du commerce, souvent critiqué par ailleurs, le virage vert devient un investissement rentable et même une «vraie mine d'or», affirme le président sortant de Wal-Mart Canada, Mario Pilozzi.

Wal-Mart Canada met la priorité sur le développement durable. Pour le géant du commerce, souvent critiqué par ailleurs, le virage vert devient un investissement rentable et même une «vraie mine d'or», affirme le président sortant de Wal-Mart Canada, Mario Pilozzi.

Après des vacances, l'ex-président entreprend une nouvelle carrière de consultant et coach international, d'abord chez Wal-Mart, et il sera conférencier du Conseil québécois du commerce de détail aujourd'hui (mardi).

S'il ne parle plus au nom de Wal-Mart Canada, souligne-t-il, il ajoute illico que les affaires durables, ce n'est pas l'affaire de Mario Pilozzi, mais du détaillant, non seulement au Canada, mais dans le monde entier.

À ce titre, Wal-Mart adhère au plaidoyer de l'ex-vice-président américain et Prix Nobel de la paix, Al Gore, qui a été l'invité de La Presse, la fin de semaine dernière.

À son siège social de Bentonville, Wal-Mart a diffusé aux employés durant des semaines le documentaire d'Al Gore An Inconvenient Truth (Une vérité qui dérange), lancé en août 2006.

Al Gore lui-même a été conférencier en 2007, de même que l'écologiste David Suzuki au Canada, devant les gérants de magasins et leurs fournisseurs.

«Tout ça pour expliquer l'importance d'agir, explique Mario Pilozzi, pour l'héritage aux générations futures et non pas pour redorer l'image de l'entreprise.»

En détruisant La Nouvelle-Orléans en août 2005, l'ouragan Katrina a servi d'accélérateur au virage vert de Wal-Mart. Les employés et les clients ont perdu leur maison et le détaillant, ses magasins.

La chaîne a tout fait pour aider et a été louangée même par des détracteurs d'hier. «On s'est senti bien», déclare tout simplement Mario Pilozzi.

Le président de Wal-Mart, Lee Scott, et Mario Pilozzi, mettent à contribution la grande taille de la chaîne, avec 7200 magasins dans le monde, dont 305 au Canada.

«Wal-Mart doit être à son meilleur tout le temps et le Canada donne l'exemple», dit l'ex-président.

Wal-Mart devient «le leader du développement durable, je crois. Il y a un lien direct entre la durabilité de l'environnement et de nos affaires», assure Mario Pilozzi. Seulement avec sa stratégie de zéro déchet et d'énergie renouvelable pour ses magasins, la chaîne économisera 20 millions de dollars en cinq ans au Canada, souligne-t-il.

La chaîne est déjà le plus grand acheteur d'énergie verte au pays et elle vend son carton et son plastique recyclés. Les employés de Wal-Mart, dont 75 000 au Canada, ont pris le train, de même que les fournisseurs et tous ont ainsi une grande influence sur les clients et les autres détaillants.

Chaque jour, un million de Canadiens se rendent chez Wal-Mart au Canada pour acheter des ampoules fluocompactes, du détergent concentré et des produits plus respectueux de l'environnement, comme le coton biologique.

«Si c'est bon pour la Terre, c'est bon pour les affaires. Et tous peuvent faire comme Wal-Mart, économiser et sauver la planète, sinon il n'y a pas de lendemain. On n'a juste vu que le début de tout ce qu'on peut réaliser», lance Mario Pilozzi.

Par ailleurs, la demande des clients pour les produits écologiques au Canada «est beaucoup plus élevée au Québec», déclare le porte-parole, Yanik Deschênes.

«Les gens veulent agir, je crois aux prévisions d'Al Gore, mais il en reste encore beaucoup à convaincre», renchérit Mario Pilozzi.

L'ex-président reconnaît que les détaillants ont dû participer à plusieurs rappels de produits récemment, dont ceux de Mattel et de Mega Brands portant sur des jouets de Chine, mais «ça prouve qu'il faut faire un meilleur travail, tous ensemble, pour fournir aux clients des produits sécuritaires et écologiques».