La Financière Manuvie (T.MFC), plus important assureur au Canada, a fait savoir jeudi que ses bénéfices trimestriels avaient baissé pour la première fois en près de sept ans, les résultats étant inférieurs aux attentes des analystes en raison notamment de la baisse des prix des actions.

La Financière Manuvie [[|ticker sym='T.MFC'|]], plus important assureur au Canada, a fait savoir jeudi que ses bénéfices trimestriels avaient baissé pour la première fois en près de sept ans, les résultats étant inférieurs aux attentes des analystes en raison notamment de la baisse des prix des actions.

Le PDG de la compagnie, Dominic D'Alessandro, prévoit quitter son poste en mai 2009 après 15 années à la tête de l'entreprise.

Le bénéfice net a chuté de 12% à 869 millions, ou 57 cents par action, comparativement à 986 millions, ou 63 cents par action, un an plus tôt, a précisé hier la société torontoise.

L'action de l'entreprise a subi sa pire dégringolade intrajournalière en quatre mois.

Financière Manuvie a indiqué que les marchés de capitaux en baisse avaient réduit ses commissions de gestion d'actifs, ce qui a diminué le profit de 265 millions, ou de 18 cents par action.

Au cours du premier trimestre, l'indice américain Standard&Poor's 500 a baissé de 9,9% alors que l'indice composite canadien Standard&Poor's/TSX a reculé de 3,5%.

«De nombreux produits d'assurance sont liés aux marchés de capitaux, ce qui fait qu'il y a des répercussions», souligne Ian Nakamoto, directeur de l'analyse chez MacDougall, MacDougall and MacTier, à Toronto, qui gère des actifs d'à peu près 4,8 milliards US, y compris des actions de Financière Manuvie.

«Le ralentissement aux États-Unis a un effet de première importance sur le marché», ajoute-t-il.

Hier, le titre de Financière Manuvie a plongé de 1,97$, ou de 5,07%, à 36,90$ à la Bourse de Toronto.

Avant éléments non récurrents, on prévoyait que Financière Manuvie dégage un profit de 71 cents par action, selon l'estimation moyenne de 10 analystes sondés par Bloomberg.

Les profits tirés de la gestion d'actifs aux États-Unis ont dégringolé de 56% à 149 millions $ US tandis que les fonds sous gestion étaient en perte de vitesse dans la foulée de la baisse des prix des actions et des obligations.

M. D'Alessandro, 61 ans, est le PDG de Financière Manuvie depuis 1994. Il a dirigé la société pendant la période de démutualisation en 1999 et il a aidé Financière Manuvie à devenir une société publique en septembre de cette année-là.

M. D'Alessandro a aussi piloté le rachat, au prix de 13,9 milliards $ US, de John Hancock Financial Services en 2004, plus importante acquisition d'une société étrangère par une entreprise canadienne à cette époque.

La transaction a permis à Financière Manuvie de doubler ses activités aux États-Unis.

Le départ de M. D'Alessandro «est quelque chose de négatif parce que c'est un bon homme», soutient Douglas Davis, qui gère des actifs d'environ 450 millions $ US, y compris des actions de Financière Manuvie, à titre de président de Davis-Rea Ltd. Investment Counsel, à Toronto.